Les maires des villes et présidents des régions ont été élus il y a un mois seulement et voilà qu’une guerre a éclaté entre le PJD et le PAM autour des prérogatives des élus de chacun des deux partis. «Le premier porte la responsabilité de la mairie de Tanger alors que l’autre préside la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, à travers Ilyas El Omary, son secrétaire général-adjoint», rappelle Al Ahdath Al Maghribiya dans son numéro de ce vendredi 23 octobre.Ce conflit a pris de l’ampleur après la vague de protestations initiée par les habitants de Tanger contre les factures salées d’Amendis.
Tout a commencé, rapporte le journal, quand Ilyas El Omary a envoyé une correspondance à Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement, Mohamed EL Yaâkoubi, Wali de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Mohamed Bachir Abdellaoui, maire de Tanger et Mohamed Idaomar, président de la Commune urbaine de Tétouan. «Dans sa lettre, El Omary appelait les destinataire à trouver une solution au problème de la cherté des services d’Amendis à l’origine du mouvement de protestation», indique le quotidien.
Selon le numéro 2 du PAM, cette démarche est justifiée et légale. Elle est autorisée par la nouvelle loi relative aux régions qui autorise le président de la région à intervenir sur les dossiers de gestion déléguée. «On doit me demander des comptes si jamais je néglige les intérêts des citoyens qui m’ont donné leurs voix», a-t-il déclaré à la presse.
La démarche d’Ilyas El Omary a irrité les responsables locaux, membres du parti Justice et développement qui ont émis leurs réserves. Pour Mohamed Idaomar, la seule phrase admissible dans la correspondance du secrétaire général-adjoint du PAM est celle où il affirme que la région est prête à coopérer avec les communes dans le cadre de la loi. Tout le reste est inadmissible, souligne le président de la Commune de Tétouan. Pour cet élu, le service public fait partie des attributions de la commune. Elle est donc la seule à en être responsable. «Ilyass El Omary n’a pas le droit de s’immiscer dans les affaires de la Commune, sauf dans le cadre d’un partenariat entre cette commune et la région», a-t-il déclaré.
De son côté, Mohamed Bachir Abdellaoui, président de la Commune urbaine de Tanger a rappelé que «la gestion de l’eau et de l’électricité fait partie des attributions exclusives de la commune». Une preuve que le conflit autour des prérogatives des uns et des autres n’arrange pas les choses pour les citoyens.