La DGSN travaille, en coordination avec ses diverses wilayas de la sûreté nationale et autres services au niveau national, à l’actualisation de la liste des personnes recherchées par la justice à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc, y compris celles recherchées par Interpol. Cette actualisation systématique permet d’ajouter les nouveaux noms et de supprimer ceux des personnes qui ont été arrêtées, acquittées ou qui ont fait l’objet d’abandon de poursuites judiciaires. Selon des sources autorisées, les services de la police cherchent à scinder la liste des individus recherchés en plusieurs catégories, afin de faciliter leur interpellation. Chaque catégorie sera listée selon les chefs d’inculpation, en commençant par les criminels les plus dangereux, suivis de ceux accusés d’atteinte à l’ordre public, ainsi que de ceux poursuivis dans des dossiers de transactions commerciales.
Le directeur de la DGSN, Abdellatif Hammouchi, avait révélé, dans un rapport publié dernièrement, la stratégie sécuritaire de son département au cours des trois dernières années. Le rapport indique que la DGSN a présenté plus d’un million de personnes devant la justice pour divers délits, en optant pour une approche proactive. Une démarche qui se base sur l’interpellation des près de 500.000 personnes recherchées afin d’éviter qu’elles ne commettent d’autres crimes.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 24 juillet, que le nombre de personnes recherchées est en diminution depuis quelque temps, grâce aux campagnes menées par les wilayas de la sûreté nationale pour les arrêter et les présenter à la justice. La grande préoccupation de la police demeure l’arrestation des grands criminels, notamment les barons de la drogue et les auteurs de blanchiment d’argent qui arrivent à passer entre les mailles des filets malgré les traques et les poursuites. La plupart de ces criminels endurcis ont quitté le territoire national et se planquent en Europe, notamment en Espagne. Le Maroc a d’ailleurs lancé des avis de recherche internationaux pour procéder à leur arrestation. Les autorités espagnoles, françaises et même belges les extradent de temps en temps vers le Maroc, après avoir effectué une procédure spéciale.
Une procédure qui constitue, parfois, une entrave à l’extradition de ces criminels quand les autorités des pays qui les ont interpellés estiment que les preuves de leur inculpation ne sont pas suffisantes. D’un autre côté, Interpol a publié, au cours de cette année, la liste des personnes recherchées à l’échelle internationale, personnes qu’il a qualifiées de «dangereuses». La plupart d’entre elles ont des liens directs avec des affaires de terrorisme et de trafic international de stupéfiants. 25 suspects (hommes et femmes) portent la nationalité marocaine. Cette donne a poussé le Maroc à se mobiliser à travers ses postes-frontières pour interpeller certains individus recherchés par Interpol. Ceux qui portent la nationalité marocaine sont souvent jugés au Maroc avant d’être extradés vers les pays qui les réclament.