Santé: des proches de ministres et de parlementaires impliqués dans des affaires de corruption

Un couloir d'hôpital.

Un couloir d'hôpital.

Revue de presseLe secteur du gardiennage et du nettoyage dans les établissements de santé est gangrené par la corruption. Des entreprises créées par des proches de ministres et de parlementaires se verraient accorder des marchés sur la base du clientélisme, du népotisme et de la corruption. Les détails dans cette revue de presse, tirée du quotidien Assabah.

Le 03/10/2025 à 20h49

Des allégations de fraude concernant les marchés de gardiennage et de nettoyage du ministère de la Santé et de la protection sociale, notamment dans les CHU et les hôpitaux, ont été soulevées avec force lors de la dernière réunion de la commission des secteurs sociaux à la première chambre du Parlement.

Des députés membres de cette commission ont dénoncé des entreprises créées par des proches de certains ministres et parlementaires, qui ont bénéficié de marchés publics à travers des manœuvres de corruption, de favoritisme, de clientélisme ou de mauvaise gestion dans l’attribution et l’exécution de ces marchés.

Selon le quotidien Assabah dans son édition du week-end, des entreprises sous-traitantes obtiennent des marchés en facturant 8.000 dirhams par agent de sécurité, mais ne leur versent que 1.500 dirhams de salaire mensuel. Cette exploitation pousse les agents, comme l’a reconnu le ministre Amine Tahraoui, à pratiquer le chantage auprès des malades et de leurs proches cherchant désespérément des soins.

Les sources du quotidien évoquent le cas d’«une entreprise fondée par la sœur d’un directeur au ministère qui obtiendrait des marchés de manière systématique. Cette situation n’aurait jamais interpellé les ministres successifs». Ce directeur, poursuit le quotidien, aurait des connexions avec certains syndicalistes soupçonnés de corruption.

En réponse aux critiques, le ministre de tutelle a expliqué que les services de gardiennage et de nettoyage ne relèvent pas des compétences du ministère de la Santé. C’est pourquoi ces tâches ont été externalisées et gérées dans le cadre de la sous-traitance via des marchés publics.

Le ministre a révélé que 70 % des entreprises gérant le gardiennage et le nettoyage dans les établissements de santé ne sont pas des professionnels du secteur. Ces entreprises, avec un capital dérisoire, parfois moins de 10.000 dirhams, obtiennent des marchés colossaux (jusqu’à 50 millions de dirhams) tout en ne versant aux employés qu’un salaire misérable, parfois inférieur à 1.000 dirhams.

Cette situation déplorable pousse les employés de ces sociétés à la corruption, banalisant le phénomène dans les établissements sanitaires. Face à cela, le ministre a décidé d’imposer dorénavant un cahier des charges strict pour encadrer ce secteur, ajoute le quotidien.

Par La Rédaction
Le 03/10/2025 à 20h49