Les propos tenus par Charafat Afailal, ministre chargée de l’Eau, sur la chaîne Al Aoula, continuent de faire des vagues. Après les sorties de nombreux ministres et politiques, c’est au tour de Driss El Azami El Idrissi, ministre du Budget, de s’inviter à la polémique. Le ministre, connu pour son calme olympien et considéré comme l’une des têtes pensantes du PJD (Parti de la Justice et du développement), tente de mettre les points sur les "i".
Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Al Ayam, daté du 24 au 30 décembre, El Azami avance que seuls 120 fonctionnaires de l’Etat perçoivent un salaire mensuel de plus de 50.000 dirhams. Ce sont, pour la plupart, des ministres, des secrétaires généraux de ministères et des directeurs généraux des administrations publiques.
S’agissant des salaires des ministres qui font souvent couler beaucoup d’encre, ils ne dépassent pas les 58.000 DH, toutes indemnités incluses. Le chef du gouvernement, lui, perçoit 70.000 DH incluant salaire de base et indemnités, précise le ministre du Budget. Ce dernier reste, toutefois, dans le flou en ce qui concerne les rémunérations des chefs de cabinet des ministres, qu’il dit obéissant à des règlements qui leur sont propres. Il reste également évasif quant aux salaires des directeurs des administrations publiques. «Ces responsables obéissent à des dispositions organisationnelles particulières», s’est-il contenté de dire.
L’imbroglio concerne aussi les salaires des ambassadeurs. Et Driss El Azami El Idrissi n’apporte pas non plus d'éclairage précis sur cette question. «Les salaires des ambassadeurs sont fixés par des textes organisationnels qui tiennent compte du coût de la vie dans les pays où ils sont affectés. Le salaire d’un ambassadeur dans un pays où le pouvoir d’achat est faible ne peut être le même que celui d’un diplomate dans un pays où la vie est plus chère», souligne le ministre.
Quand l’hebdomadaire Al Ayam pose au ministre la question de savoir si les salaires des ministres et ambassadeurs ne sont pas trop élevés, il s’en offusque: «La question est liée à l’imaginaire populaire et à sa vision des salaires des ministres, sachant qu’il existe dans le privé des salaires qui font plusieurs fois ceux des ministres». Décidément, entre les «deux sous» d’Afailal et l’«imaginaire populaire» d'El Azami, on n'est pas sorti de l’auberge!