Soumis à une série de questions à l'Assemblée générale de l'ONU sur sa candidature à un deuxième mandat de secrétaire général pour 2022-2026, l'ex-Premier ministre portugais, seul en lice, a expliqué avoir récemment décidé, pour les recrutements clés à l'ONU, de demander aux 193 Etats membres de lui proposer des noms.
Les postulants seront ensuite auditionnés par un "panel" qui lui proposera "un, deux ou trois" noms, a-t-il indiqué, sans cependant préciser la composition de ce groupe.
Mais "il y a des situations qui sont difficiles avec cette méthodologie, principalement les postes liés à des crises spécifiques", a poursuivi Antonio Guterres. Car pour être retenu, le candidat doit "recevoir l'approbation du Conseil de sécurité et des parties au conflit", a-t-il rappelé.
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Dans le cas du Sahara, "nous avons proposé 12 noms pour le poste", a-t-il dit, sans préciser lesquels ni qui avait refusé ces recommandations.
"Bien évidemment, il est très difficile dans cette situation de faire autrement que de se mettre à la recherche de quelqu'un qui puisse faire le boulot", a-t-il relevé.
"Le fait qu'il n'y ait pas encore d'émissaire n'est manifestement pas dû au manque d'efforts du secrétaire général", a estimé le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. "Il continuera à chercher quelqu'un qui soit acceptable ou du moins pas refusé par les parties impliquées", a-t-il indiqué.
Le dernier émissaire de l'ONU pour le Sahara était l'ex-président allemand Horst Köhler, démissionnaire en mai 2019 officiellement pour raisons de santé.
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Si le secrétaire général de l’ONU peine à trouver un envoyé personnel au Sahara, c’est bien à cause des entraves du Polisario qui, en ce sens, obéit, à la lettre, aux directives du régime militaire algérien. C’est ainsi que le Portugais Luis Amado a été "recalé" à cause d’Alger. Et, avant lui, Alger et le Polisario ont refusé la nomination du Roumain Petre Roman.
Néanmoins, la candidature actuelle de Steffan de Mistura, un diplomate chevronné, portant à la fois les nationalités suédoise et italienne, a des chances d’aboutir. Un haut responsable de la diplomatie marocaine a précisé dans une déclaration pour Le360 que "ce n’est pas le profil du candidat qui importe au Maroc, mais la nature du mandat qui lui est confié". Et d’ajouter: "Contrairement à l’Algérie et au Polisario, le Maroc ne prend pas de décision en fonction de leur réaction, mais de ses intérêts".
Aujourd’hui, le mandat d’un envoyé onusien au Sahara ne peut s’opérer sans un esprit de compromis et de pragmatisme, qui considère qu’il n’existe pas de solution à ce conflit, créé par Houari Boumediene et Mouammar Kadhafi, en dehors de l’exercice de l’autonomie.