Un rapport très critique envers le Maroc. Lors d'une séance de briefing hier mardi au Conseil de sécurité, l’Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara, Christopher Ross, a pointé du doigt le Maroc pour son refus d’entrer en négociation directe avec le Polisario sans la présence de la principale partie au conflit, en l’occurrence l’Algérie.
Une position déjà exprimée par Rabat mais réitérée à l’émissaire onusien lors de sa visite mercredi 2 décembre à Rabat, dans le cadre d’une tournée qui l’a conduit à Alger, Tindouf et Nouakchott.
Le Maroc n’a eu de cesse de répéter que le pouvoir de décision se trouve à Alger non chez le Polisario et que, du coup, il ne sert logiquement à rien de négocier avec un front qui ne décide pas de grand-chose.
Autre charge anti-marocaine, lancée par l'émissaire Ross dans son rapport relayé par le site spécialisé dans les question onusiennes, "Innercity": la question de l’interdiction de l’émissaire onusien de se rendre dans les villes du Sahara, soulevée par Christopher Ross lyui-même lors de la séance de «hearing» qui lui a été accordée hier au siège du Conseil de sécurité. Une position qui a été signifiée à l’émissaire onusien début novembre par le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar, dans une déclaration à l’agence de presse espagnole EFE.
A en croire des indiscrétions provenant de Londres, le Maroc aurait rétropédalé sur cette décision évoquée par un député britannique dernièrement dans une question écrite au sous-secrétaire au Foreign Office et à laquelle ce dernier a répondu que la Grande-Bretagne aurait reçu des «assurances» de la part de Rabat pour autoriser les déplacement de Ross dans les provinces sahariennes.
Au-delà du Maroc, l’Envoyé personnel du SG de l’ONU, Christopher Ross, a «critiqué» l’attachement du Polisario à la thèse du «référendum d’autodétermination» quand bien même cette option a été déclarée «irréalisable» par l’ancien médiateur onusien James Baker, ancien secrétaire d’Etat US.
Par la même occasion, l’émissaire onusien Ross s’est fait l’écho, durant la séance de «hearing», des menaces du «retour aux armes» proférées par le Polisario en cas d’échec des négociations arguant que ce retour aux armes est revendiqué par «l’armée sahraouie» sous la pression de la «jeunesse sahraouie».
A cet effet, le médiateur onusien a mis en garde contre une déflagration de la région si jamais il y a retour à la guerre et contre le fait que la situation sera hors de tout contrôle.