La présentation du rapport de Ban ki-moon sur le Sahara aura été reportée au moins deux fois pendant ce mois d’avril. Prévue le 8 dernier, elle a été ajournée à ce vendredi 15 avril. Mais aux dernières nouvelles, l’on apprend que le rapport tant attendu du SG sortant de l’ONU ne sera, finalement, présenté que le 26 avril, soit deux jours avant l’adoption, le 28 avril, d’une nouvelle résolution sur le dossier saharien.
Contactée par Le360, une source diplomatique a expliqué sous le sceau de l’anonymat que le Conseil de sécurité voudrait «donner davantage de temps» à Ban Ki-moon et à la partie marocaine afin de négocier une porte de sortie à la crise qui les oppose, suite aux propos hostiles à l’intégrité territoriale du royaume tenus par le SG sortant de l’ONU lors de son déplacement le 5 mars à Tindouf.
Face à cette situation, surgit la question: le temps imparti à ces tractations ne risquerait-il pas d’empiéter sur celui que le Conseil de sécurité prend naturellement pour élaborer et discuter sa résolution sur le conflit saharien ? Une question d’autant plus pertinente que jusqu’à ce moment, la première mouture du texte dudit rapport n’a pas encore été mise à la disposition des quinze membres du Conseil de sécurité.
Mais à cela, il y a une raison. Ban Ki-moon, après son parti pris en faveur de la thèse séparatiste, a un sérieux problème de crédibilité. Un parti pris d’autant plus flagrant que les membres du Conseil de sécurité, abstraction faite des non permanents acquis à la thèse adverse, notamment l’Uruguay et le Vénézuela, ont ouvertement pointé du doigt.
Et ce n’est pas tout. Une forte pression est actuellement exercée sur le secrétariat général de l’ONU afin d’élaborer un rapport «équilibré» sur le Sahara et ce, en concertation avec le Conseil de sécurité. Celui-ci pousse vers la maintien du statu quo sur la question, à travers une reconduction, sous quelque formule que ce soit, du mandat de la MINURSO pour un an supplémentaire. Il en ressort que le rapport tant attendu sera élaboré, non seulement sous le prisme partial de Ban ki-moon, également sous le regard, à la fois attentif et averti, du Conseil de sécurité. Et ce n'est surtout pas à l'honneur du SG de l'ONU qui, à huit mois de la fin de son mandat, cherche à sauver la face. Triste!