Le discours prononcé par le premier ministre algérien lors du Sommet de l’UA, le 14 juin courant à Johannesburg, méritait bien une réplique. C’est chose faite! Dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique, parue dans sa dernière édition du 21 au 27 juin, le ministre marocain de l’Intérieur, Mohamed Hassad, a administré une véritable volée de bois vert à Abdelmalek Sellal. Et pour cause, ce dernier avait prétendu, dans son laïus guignolesque de Johannesburg, que le Sahara marocain «continue de subir les affres du colonialisme d’un autre âge» !
Réponse du berger à la bergère: «Ce sont des dogmes dans lesquels s’enferment les dirigeants algériens qui datent d’un autre âge», a rétorqué le ministre marocain de l’Intérieur, en poursuivant sur le ton du sarcasme détonant : «Nous invitons le Premier ministre Sellal à visiter nos Provinces du Sud. Ce sera pour lui l'occasion d’effectuer d’intéressantes comparaisons avec certaines régions de son propre pays».
A la question de savoir si Rabat et Alger maintiennent une coopération minimale dans le domaine de la lutte antiterroriste, le ministre Hassad réplique: «Malheureusement non. Nous en sommes au niveau zéro de coopération sécuritaire avec l’Algérie». Plus encore:«Nous nous sommes organisés pour passer outre», tranche le responsable marocain.
Evoquant la question des frontières, fermées depuis déjà vingt ans, le ministre Hassad a renvoyé la balle dans le camp algérien. Sur le point de savoir «jusqu’où descendra la barrière protectrice érigée par le royaume le long de sa frontière est avec l’Algérie», il a rétorqué par un «Nous verrons» en précisant que «l’Algérie, de son côté, creuse des tranchées dans le même but». Et d’ajouter : «Deux voisins faits pour s’entendre se tournent le dos. Chacun se barricade. C’est regrettable, mais ce n’est pas notre fait». C'est bel et bien celui d’un voisin qui continue de réussir dans l’échec. Pitoyable!