Après un long silence, l’Algérie a enfin réagi à la récente réunion à huis clos du Conseil de sécurité sur le Sahara, par l’entremise du Front Polisario, chargé d’exprimer la position algérienne.
Une position qui consiste en un rejet total de l’ensemble des points qui ont été discutés au cours de cette réunion. A New York, le Conseil de sécurité de l’ONU a en effet tenu des consultations à huis clos sur la question du Sahara marocain, rappelle le quotidien Al Ahdath Al Maghrebia ce lundi 24 avril. Il s’agit de consultations régulières, prévues par la résolution 2654 du Conseil, adoptée le 27 octobre dernier.
Le Polisario rejette donc de manière implicite l’ensemble des conclusions de cette réunion, affirmant ainsi qu’il ne va pas accepter «le fait accompli», et continuera donc à user de tous les moyens pour défendre ses thèses, en invoquant la responsabilité du Conseil de sécurité et de l’ONU dans la résolution de ce conflit.
Un communiqué diffusé par les séparatistes réaffirme leur pleine collaboration avec les Nations Unies et l’Union africaine pour trouver une solution politique à ce conflit, mais tout en continuant dans le même temps à se soustraire à l’accord de cessez-le-feu, et depuis novembre 2020.
Une réaction, estiment des analystes cités par le quotidien, qui vient confirmer la situation de perte de boussole dans laquelle s’enlise le régime algérien et ses protégés du Polisario.
Les membres du Conseil de sécurité avaient été briefés mercredi dernier par Staffan de Mistura, Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, ainsi que par le Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la Minurso, Alexander Ivanko.
Des briefs qui ne changent en rien la teneur des précédentes résolutions du Conseil de sécurité, et plus encore, poursuit le quotidien, l’initiative marocaine d’autonomie a été largement appréciée.
Celle-ci est soutenue par un grand nombre de membres du Conseil, qui considèrent qu’elle est la solution sérieuse, crédible et pragmatique, à même de mettre définitivement fin au différend régional sur le Sahara marocain.
D’ailleurs, souligne Al Ahdath Al Maghrebia, la résolution 2654 et toutes celles qui l’ont précédées depuis 2007 consacrent la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie.
De même, les membres du Conseil de sécurité réaffirment unanimement leur soutien au processus politique exclusivement onusien qui vise à parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable et de compromis à la question du Sahara marocain.
Tous ont une nouvelle fois apporté leur appui aux efforts de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour relancer le processus politique onusien, consacré dans toutes les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007.
La reprise des tables rondes, avec la participation notamment du Maroc, l’Algérie et la Mauritanie, a été à cet égard mise en relief. Un processus réaffirmé par la résolution 2654, ainsi que par toutes celles qui la précèdent depuis 2018, comme unique cadre pour la tenue du processus politique.
Les membres du Conseil ont également exprimé leur appréciation de l’organisation par l’Envoyé personnel, à la fin du mois de mars dernier, de consultations bilatérales informelles, notamment avec le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie.
De ce fait, ils ont confirmé le statut de l’Algérie en tant que partie principale à ce différend régional qu’elle a créé et qu’elle maintient depuis un demi-siècle, au mépris des intérêts et du destin commun des peuples des cinq Etats membres de l’Union du Maghreb, souligne Al Ahdath Al Maghrebia.
Le rôle de l’Algérie, indique le quotidien, a été consacré dans toutes les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2018, y compris la résolution 2654, qui demande à Alger de rester engagé dans le processus des tables rondes, dans un esprit de réalisme et de compromis, en vue de le faire aboutir.