L’acharnement de l’envoyé spécial des Nations Unies, Christopher Ross, à ne pas définir exactement sa mission au Sahara, comme le Maroc l’a demandé, irrite la presse, alors que ce dernier devait s’exprimer devant le Conseil de sécurité de l’ONU, hier à New York. Pour mémoire, Christopher Ross a gelé sa visite au Maroc et interrompu ses voyages dans la région, comme spécifié dans les recommandations du Conseil de sécurité d’avril dernier. L’information fait la Une d’Al Ahdath Al Maghribia, qui a eu accès à l’ordre du jour de lundi du Conseil de sécurité, où il est écrit que Ross devait exposer les derniers développements de ce conflit.
Objection technique
Le Maroc a vivement critiqué Ross, qui aurait outrepassé sa mission de médiateur, et envoyé une objection technique au Conseil de sécurité. Dans cette dernière, le Maroc demande des réponses à trois questions, écrit Al Ahdath. L’ONU doit spécifier que la mission de Ross ne sortira pas des usages, que l’autorité de la Minurso ne doit pas changer et ne doit pas être étendue à la question des droits de l’homme, et ne pas inclure le litige sous le régime de l’article 7 de la Charte de l’ONU. Al Ahdath cite Salaheddine Mezouar, chef de la diplomatie marocaine, qui a soutenu qu’il n’y «aura pas de visites tant que les points n’auront pas été mis sur les I sur les limites de sa mission». Jusqu’ici, l’ONU s’est contentée de répondre aux objections du Maroc de manière orale. Le ministre ajoute qu’il «n’y aura pas de visite de Ross si une réponse écrite définissant sa mission ne nous parvient pas».
Un malaise qui persisteSalaheddine Mezouar ne va pas jusqu’à parler de « crise », mais le malaise est là. Palpable. Le 18 juin dernier, Mezouar a envoyé une haute délégation pour rencontrer Ross, assurer le succès de la visite et discuter de ses buts, a souligné Omar Hilal, représentant permanent du Maroc aux Nations Unies. Les négociations ont également porté sur le parcours des pourparlers et la nécessité de spécifier les attributions de Ross. Al Ahdath ajoute que la nouvelle chef de la Minurso, Kim Bolduc, ne prendra pas ses fonctions tant que ce quiproquo ne sera pas élucidé. La femme qui a hérité de la Minurso a été nommée par le Secrétaire général sans prendre l’avis du Maroc, comme il est de coutume. L’ONU, qui n'a pas respecté la procédure de nomination du nouveau chef de la Minurso en ne consultant pas le Maroc, doit assumer ses responsabilités, conclut le journal.