Un malheur ne vient jamais seul. La crise avec la Suède n'est pas même désamorcée qu’une autre se profile déjà à l’horizon. «Après la Suède, le ministère norvégien des Affaires étrangères accueille des représentants du Polisario», titre en effet Al Massae dans son édition de ce mercredi 7 octobre.
«Après la crise qui s’est profilée à l’horizon entre le Maroc et la Suède, du fait du projet de cette dernière de reconnaître la pseudo-«RASD», une délégation de l’entité séparatiste, présidée par le coordinateur du Polisario avec la Minurso, M’Hammed Khaddad, a été accueillie au siège du ministère norvégien des Affaires étrangères», précise ainsi le quotidien.
«Au-delà de l’accueil officiel qui a été réservé par le département norvégien des Affaires étrangères à la délégation polisarienne, constituée également de Limam Khalil, représentant du front à Oslo, plusieurs rencontres ont réuni les émissaires de Mohamed Abdelaziz et les représentants de partis et d’ONG norvégiens», relève encore Al Massae.
Le déplacement des «messagers» de Mohamed Abdelaziz au moment de la crise entre Rabat et Stockholm : pure coïncidence? Si ce déplacement peut être interprété comme une tentative de «parasitage» de la visite en Suède de la délégation des partis de la gauche marocaine, en vue de désamorcer la crise et ramener Stockholm à de meilleurs sentiments envers Rabat, il n’en reste pas moins qu’il répond à un agenda préétabli par le Polisario.
En effet, ce déplacement s’inscrit dans une campagne grandeur nature lancée par le Polisario, début 2015, dans les pays scandinaves sur fond d’appels au boycott des produits provenant des provinces sahariennes marocaines.
Stockholm avait franchi le pas, en 2013, en décidant de sévir contre les sociétés suédoises oeuvrant dans les provinces du sud marocain, des armateurs notamment, et il n’est pas exclu qu’Oslo lui emboîte le pas en décidant à son tour du boycotter des produits marocains.
Seulement voilà, les signaux provenant de Stocholm, où se trouve la délégation marocaine depuis lundi dernier, pourraient faire penser que l’espoir est encore permis.
C’est en tout cas ce que laisse présager la première sortie officielle du premier ministre suédois, Stefan Löfven. «Dans une déclaration au quotidien suédois Expressen, dimanche dernier, le premier ministre suédois a précisé que son gouvernement n’avait pour l’heure pris aucune décision quant à la reconnaissance du Sahara en tant qu’entité indépendante», rapporte Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce mercredi 7 octobre.
Cette déclaration, qui rejoint celle de la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström, n’enlève pourtant rien à la gravité du projet des députés social-démocrates au pouvoir de reconnaître la pseudo-«RASD».