Sahara: comment le polisario a perdu la bataille des "territoires libérés"

Brahim Ghali, produit pur jus de la dictature militaire algérienne.

Brahim Ghali, produit pur jus de la dictature militaire algérienne. . dr

Profitant du retrait des FAR de la zone tampon, au tout début des années 90, le polisario a tenté en vain d'investir cette zone en essayant de la présenter comme "un territoire libéré". La ferme mise en garde royale et la lucidité de l'actuel SG de l'ONU ont eu raison de cette grossière supercherie.

Le 10/10/2018 à 13h21

Rappelez-vous: début avril dernier, le Roi Mohammed VI avait adressé une lettre au SG de l'ONU, Antonio Guterres, mettant en garde contre la tentative du Polisario pour changer le statut historique et juridique de la zone tampon, tout en pointant le rôle d'Alger qui "finance, abrite, arme, soutient diplomatiquement le polisario».

Cette mise en garde, corroborée par des images prises par le satellite Mohammed VI mettant en évidence la décision du FP, encouragé par Alger, de transférer des "fonctions administratives" vers les localités de Bir Lahlou et Tifariti, a été sérieuse. A défaut d'intervention de l'ONU, appelée à prendre toutes ses responsabilités face à ce précédent dangereux, le Maroc allait en effet considérer cette décision comme "un casus belli".

Le SG de l'ONU, dans son précédent rapport, a été ne peut plus ferme en enjoignant au Polisario de retirer immédiatement ses éléments armés et s'abstenir de tout transfert de ses "fonctions administratives" vers les localités situées à l'est du dispositif de défense marocain. Face à cette injonction, et à quelques heures du vote de la résolution 2414, le polisario a annoncé le retrait de ses éléments armés de la zone tampon, craignant ainsi de s'attirer les foudres du Conseil de sécurité.

Seulement voilà, il s'est depuis livré à un chantage crasse envers la Minurso, particulièrement envers Colin Stewart, Représentant spécial du SG de l'ONU, Chef de la Minurso, qui a été on ne peut plus ferme en rejetant le déplacement du lieu de ses rencontres avec les dirigeants du polisario de Rabouni, en Algérie, vers la zone tampon, évitant ainsi le "piège" qui lui a été tendu par le FP voulant faire cautionner la supercherie des "zones libérées".

Un chantage mesquin que le SG de l'ONU n'a pas manqué d'épingler avec vigueur dans son nouveau rapport présenté mercredi dernier au Conseil de sécurité. «Le Front Polisario n’a pas encore accepté de recevoir officiellement mon Représentant personnel à son siège à Rabouni, conformément à la pratique établie de longue date. Le Front Polisario insiste pour que la réunion se tienne sur le territoire du Sahara occidental. Le 18 avril, j’ai écrit au Secrétaire général Ghali pour lui demander de reprendre la pratique acceptée, mais leur position n’a pas encore changé. Cette situation constitue un obstacle important aux relations entre la MINURSO et le Front Polisario, qui se limite actuellement aux contacts téléphoniques et écrits entre mon Représentant spécial et le Coordonnateur du Front Polisario», critique le SG de l'ONU.

Une critique qui remettra à nouveau le polisario dans le viseur du Conseil de sécurité, en perspective de l'échéance du 29 octobre prochain.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 10/10/2018 à 13h21