Sahara: ce qu'il faut attendre du premier périple régional du nouvel Envoyé personnel du SG de l'ONU

Horst Köhler, nouvel Envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara.

Horst Köhler, nouvel Envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara. . dr

Le nouvel Envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara, Horst Köhler, se prépare à effectuer une première tournée dans la région pour relancer le processus de négociations. La mission de M. Köhler risque d'achopper sur le cramponnement de la partie adverse à l'option «référendaire». Eclairage.

Le 18/09/2017 à 11h56

Une première révélation sur l’agenda du nouvel Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara, Horst Köhler, installé le 8 septembre courant à New York. «Horst Köhler a exprimé au SG de l’ONU, Antonio Guterres, son intention de se rendre dans la région pour relancer le processus politique dans un esprit nouveau», a dévoilé le premier porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric, dans un communiqué.

"Cette intention a été exprimée par le nouvel émissaire onusien pour le Sahara lors de rencontres tenues le weekend dernier à New York avec Antonio Guterres, les hauts fonctionnaires de l’ONU, les représentants des parties et des voisins, les Etats membres et le commissaire de l’Union africaine pour la paix et la sécurité", indique Stéphane Dujarric.

«Le Secrétaire général de l’ONU s’est félicité de l’intention de son Envoyé personnel de se rendre dans la région pour relancer le processus politique dans un esprit nouveau, conformément à la résolution 2351 (2017) du Conseil de sécurité», révèle encore le porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric, sans toutefois préciser la date à laquelle sera effectué le premier périple maghrébin du nouvel émissaire onusien pour le Sahara, l’ancien président allemand Horst Köhler.

Une chose est sûre: le nouveau médiateur est attendu cet automne dans la région pour examiner avec les parties au conflit les moyens de relancer le processus de négociations pour trouver «une issue politique définitive, juste et mutuellement acceptable au conflit du Sahara».

Une mission qui ne sera pas de tout repos pour le nouvel émissaire du SG de l’ONU, sachant que la partie adverse, Polisario et Alger comprise, continue de pécher par l’absence de volonté politique pour faire bouger les lignes. Ces derniers continuent en effet de se cramponner à l’option irréaliste et irréalisable, de l’aveu même de l’ONU, du «référendum d’autodétermination». Une option qui, faut-il le préciser encore une fois, a été balayée d’un revers de la main par le Conseil de sécurité, dans sa dernière résolution 2351 où il n’est fait nulle mention de l’option du «référendum d’autodétermination».

Il faut souligner que la seule option qui demeure sur la table est l’Initiative marocaine pour octroyer un statut d’autonomie au Sahara prévoyant de larges prérogatives d’autogestion à la population saharienne. L’offre marocaine, à l’origine du processus de négociations, lancé en 2017 à Manhasset, en banlieue new-yorkaise, est depuis saluée par le Conseil de sécurité comme étant «sérieuse» et «crédible».

Il en ressort que la balle est dans le camp de la partie adverse, qui continue de refuser de négocier sur la base de la proposition marocaine d’autonomie. Seule alternative politique au conflit plus que quarantenaire créé et entretenu par Alger pour des raisons que tout le monde connaît. Ce n'est en effet pas un hasard si Alger a été nommément pointée dans la résolution 2351 comme étant "partie au conflit". Toute sortie de l'impasse passerait donc par Alger. Horst Köhler doit le réaliser et accentuer la pression sur le voisin de l'est pour faire avancer le dialogue politique et ménager une issue à un conflit qui n'a que trop duré.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 18/09/2017 à 11h56