Révélations sur la colère royale contre le wali d’Al Hoceïma

Le roi Mohammed VI et Sanjeev Balyan, ministre d'Etat à l'Agriculture.

Le roi Mohammed VI et Sanjeev Balyan, ministre d'Etat à l'Agriculture. . DR

Revue de presseKiosque360. La Brigade nationale de la police judiciaire a achevé son enquête sur l’affaire du wali d’Al Hoceïma, suspendu lundi dernier. La raison: ne pas avoir exécuté une directive royale prévoyant la réalisation sur la plage de cette ville d’un projet de sports nautiques en faveur d’un MRE.

Le 05/09/2015 à 06h55

L’affaire du wali d’Al Hoceïma, Jelloul Samsam, revient au-devant de l’actualité. La BNPJ a diligenté, depuis la suspension du wali concerné, lundi 1er septembre, une enquête houleuse sur la doléance d’un Marocain résidant à l’étranger qui aurait sollicité la bienveillance du roi Mohammed VI pour la réalisation d’un projet de location de jet-skis au profit des plagistes d’Al Hoceïma.

Akhbar Al Youm, qui revient sur cette affaire à tiroirs, dans son édition du week-end (5-6 septembre), révèle l’achèvement de cette enquête diligentée pour en déterminer les tenants et aboutissants.

«Les éléments de la BNPJ ont quitté la ville d’Al-Hoceïma, après avoir mené leur enquête sur la plainte déposée par le MRE auprès du roi Mohammed VI lors de son séjour estival à Al Hoceïma», dévoile le quotidien, en détaillant l’objet de cette plainte.

En effet, «le MRE se serait plaint auprès du roi de la délocalisation du lot qui lui aurait été octroyé sur instructions royales sur la plage Sfiha l’année dernière en perspective de sa transformation en espace pour la location de jet-skis», indique Akhbar Al Yaoum. Un changement de lieu qui serait, à en croire Akhbar Al Yaoum, la cause directe de la suspension du wali d’Al Hoceïma, Jelloul Samsam.

Toutes les parties liées à cette affaire entendues

Evoquant une source locale à Al Hoceïma, Akhbar Al Yaoum rapporte que les éléments de la BNPJ ont entendu toutes les parties liées à cette affaire: le directeur-adjoint du Centre régional d’investissement (CRI), le directeur régional du ministère de l’Equipement, le secrétaire général et le directeur de cabinet de la wilaya concernée, ainsi que la personne supposée exploiter le terrain objet du litige à la place du Marocain résidant à l’étranger.

L’audition du «faux exploitant» par les éléments de la BNPJ aurait permis de réaliser, selon Akhbar Al Yaoum, que ce dernier aurait acquis le terrain concerné suite à un appel d’offres lancé par la direction régionale de l’Equipement, des Transports et de la logistique, dont l’ouverture des plis se serait déroulée le 20 juillet dernier.

«Faux exploitant»

D’après Akhbar Al Yaoum, il s'agirait d'un "avis d’appel à concurrence pour l’exploitation d’un lot de terrain relevant du domaine public maritime destiné à la location d’équipements de sports nautiques».

S’agissant du «faux exploitant», ce dernier, toujours selon Akhbar Al Yaoum, aurait «nié avoir exploité le lot du MRE alléguant que le terrain qui lui a été concédé, en vertu de l’appel d’offres, était de 100 m2, alors qu’il n’en aurait exploité que 40».

Enfin, la suspension du wali Samsam serait due au fait d’avoir ordonné aux autorités concernées de transférer le commerce du MRE d’un endroit à un autre, sous prétexte que le lieu qui lui a été concédé initialement sur instructions royales se trouvait à l’entrée de la plage « Sfiha », à Al Hoceïma.

Seulement voilà, cette affaire ne serait que la goutte qui a fait déborder le vase. D’autres raisons auraient précipité la suspension du wali controversé. Ce dernier ferait l’objet de nombreuses critiques de la part des acteurs de la ville d’Al Hoceïma, associations locales et simples citoyens, en raison du "manque de communication" dont pècherait Jelloul Samsam.

Par Ziad Alami
Le 05/09/2015 à 06h55