Un malheur ne vient jamais seul. Le crash de l’avion algérien de transport de troupes, mercredi 11 avril, au-delà de la responsabilité morale de l’état-major d'une armée algérienne peu regardante sur l'entretien de sa vieille flotte et donc de la sécurité de ses soldats, est venu jeter à la face du monde cette vérité criante qu’Alger a toujours tenté de cacher: son implication avérée dans le soutien militaire au front séparatiste du Polisario.
En effet, pas moins de 30 mercenaires du FP figuraient parmi les victimes tragiques de ce crash, l’une des pires catastrophes aériennes militaires qu’ait jamais connue le monde durant les vingt dernières années.
Lire aussi : 26 polisariens ont péri dans le crash de l'avion militaire algérien
L’embarras ressenti par Alger en raison de cette présence suspecte a été tel qu’il a relégué au second plan l’ampleur de cette catastrophe lourde en dégâts humains et remis sur le devant de la scène ce soutien militaire certain que l’establishment militaire algérien n’a eu de cesse d’apporter au front séparatiste du Polisario, et les intentions résolument hostiles qu'il a toujours nourries envers son voisin de l’ouest, le Maroc.
Cet embarras a été accentué par la mémorable sortie de l’ex-SG du Front de libération nationale, le FLN (au pouvoir depuis l’indépendance de l’Algérie, en 1962), Jamal Ould Abbas, quand il a confirmé la présence de séparatistes à bord de l’avion de transport militaire algérien, de fabrication russe. Cette sortie, jugée «maladroite» par nos confrères algériens!, a d’ailleurs été l’une des raisons du départ de l’ex-chef octogénaire (84 ans) du FLN.
Lire aussi : Sahara: message du roi Mohammed VI au Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres
Force est de constater que ce crash est survenu une semaine après le mémorable message adressé (début avril) par le roi Mohammed VI au SG de l’ONU, Antonio Guterres, où le souverain lui signifiait la responsabilité "flagrante" de l’Algérie dans le conflit artificiel créé autour du Sahara marocain, en soutenant le front séparatiste du "Polisario" qui opère à partir du territoire algérien.
"L’Algérie a une responsabilité flagrante. L’Algérie finance, l’Algérie abrite, l’Algérie arme, l’Algérie soutient diplomatiquement le Polisario", a en effet relevé le souverain dans ce message clair qui avait pour but d’attirer l’attention de la communauté internationale sur les derniers mouvements de troupes effectués par les miliciens du Polisario dans la zone tampon, en place depuis le cessez-le-feu de 1991.