Le dossier de la réforme des retraites provoque une énième polémique entre les centrales syndicales et le gouvernement. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du week-end (11 et 12 mars), que la CDT refuse la vision élaborée par le gouvernement, dans sa version actuelle, pour réformer le système des retraites. La centrale récuse, en outre, la «confidentialité» dans laquelle se prépare cette réforme et appelle à la nécessité d’ouvrir une discussion élargie sur le sujet.
Le représentant de la CDT au sein du conseil d’administration de la CNSS et membre de la Commission de réforme des retraites dans ce syndicat, Abdelfettah Baghdadi, a déclaré que «la vision du gouvernement pour engager cette réforme va à l’encontre de la raison et de la logique. Il est inacceptable qu’un fonctionnaire, et encore moins un ouvrier s’acquittent de fortes cotisations pour ne recevoir en contrepartie que des miettes comme pension».
«Un diagnostic erroné»
Et Baghdadi de poursuivre en soulignant que la CDT refuse le diagnostic sur lequel s’est basé le gouvernement pour concevoir sa vision de la réforme des régimes de retraite. Le syndicaliste n’a pas hésité à comparer la réforme que le gouvernement cherche à appliquer avec celle proposée par le gouvernement français, aujourd’hui rejetée par la majorité des Français.
Le quotidien Al Akhbar indique que le syndicaliste a révélé que l’État ne s’est pas acquitté de ses cotisations envers la CNSS de 1956 à 1996, en affirmant que ce dernier doit réparer le préjudice subi par cette caisse. Il est vrai, poursuit-il, que les caisses de retraite souffrent de problèmes financiers, mais elles ont été victimes de mesures arbitraires puisqu’elles ont perdu de grosses sommes d’argent qui n’ont pas été restituées. «La CNSS a été victime de détournements et une décision judiciaire a été prononcée, mais les responsables de l’époque ont couvert les véritables personnes incriminées et ont jugé celles qui ne faisaient que signer des documents», a-t-il martelé.
Rappelons que le rapport de la Cour des comptes de l’année 2021 a souligné que la garantie de la pérennité du système des retraites nécessite l’accélération de la mise en place d’une réforme structurelle. Il faudrait notamment, ajoute la Cour, procéder à l’élargissement de l’adhésion aux personnes qui ne bénéficient pas de pensions de retraite.