Dans son édition de ce vendredi 24 juillet, le quotidien Al Massae consacre tout un article aux négociations entre le gouvernement et les centrales syndicales au sujet du dossier épineux de la réforme des régimes de retraite.La publication estime que le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a "perdu ses dernières cartes dans la négociation avec les centrales syndicales quant à la réforme de la retraite". En témoigne le communiqué publié par l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) qui a explicitement accusé l’Exécutif d’inaugurer une campagne électorale précoce à travers des "offres sélectives".
L’UGMT se joint ainsi aux autres centrales syndicales, à savoir l'Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT) qui ont annoncé "leur rejet catégorique de l'offre maigre du gouvernement au mouvement syndical lors de la dernière réunion".Ceci témoigne encore une fois de "l'approche unilatérale que continue d’adopter le gouvernement et de sa détermination à prendre davantage de décisions régressives qui portent atteinte aux droits et aux acquis de la classe ouvrière et de l'ensemble des salariés", ajoute le texte, cité par le journal.
Selon le communiqué, toujours cité par Al Massae, le Chef de l’Exécutif a proposé aux syndicalistes une réévaluation des allocations pour les cinq premiers enfants, allocations qui passeront de 200 à 300 dirhams. De même, le gouvernement a proposé une augmentation de la pension minimale des retraites qui passera de 1.000 à 1.500 dirhams, en plus de l’élargissement de la couverture médicale aux parents des fonctionnaires et la création de fondations pour les œuvres sociales.Mais, pour l’UGTM, la réforme de la retraite doit être globale et passer par la création de deux pôles, l’un public et l’autre privé. L’allongement de l’âge de la retraite doit être facultatif et non obligatoire comme préconisé par le gouvernement, souligne encore la publication.
La coordination syndicale tripartite regroupant l'UMT, la CDT et la FDT a donc rejeté la «maigre» offre gouvernementale présentée dernièrement par le chef du gouvernement à propos des mémorandums revendicatifs conjoints, affirmant que "la plateforme des revendications constitue une unité cohérente et indissociable".Les trois syndicats ont exprimé "leur profond regret de l'absence, chez le gouvernement, d'une véritable volonté politique pour apaiser les tensions et éviter au Maroc de sombrer dans des crises sociales susceptibles d’avoir des répercussions économiques et sociales sur la paix et la stabilité sociales de l'ensemble des institutions, des secteurs et des unités de production et, de manière générale, sur la vie quotidienne du citoyen marocain".