Remaniement ministériel: l’USFP cherche à se faire une place au gouvernement

La tête pensante économique de l'Istiqlal, Adil Douiri, et Driss Lachgar tentent d'aller dans la même direction

Adil Douiri et Driss Lachgar.. Brahim Taougar - Le360

Revue de presseLe secrétaire général de l’USFP a explicitement manifesté sa volonté de rejoindre l’équipe ministérielle en cas de remaniement ministériel. Pour Driss Lachgar, le parti qu’il dirige doit avoir un rôle important dans la réussite de nombreux projets. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia et du Matin du Sahara.

Le 06/09/2023 à 20h04

Les dirigeants de l’USFP sont passés de la phase de la «courtisanerie» envers les partis composant la majorité à l’expression d’une volonté explicite de rejoindre l’équipe gouvernementale, une coalition restreinte composée du RNI, de l’Istiqlal et du PAM.

Après une période de longue accalmie dans l’opposition au gouvernement, le Premier secrétaire du parti, Driss Lachgar, évoque de plus en plus le remaniement ministériel très attendu, dans lequel l’USFP aurait un rôle à jouer, relaie Al Ahdath Al Maghribia ce jeudi 7 septembre.

Pour le leader socialiste, cette règle est une coutume dans la vie politique marocaine: la composition du gouvernement est généralement caractérisée par un remaniement ministériel à mi-mandat.

Selon Le Matin du Sahara, Driss Lachgar considère que «le remaniement ministériel est devenu nécessaire après deux ans d’exercice pour remédier aux dysfonctionnements et combler les lacunes. Grâce à nos deux groupes parlementaires et à la présence civile et syndicale de notre parti, j’estime que nous pouvons jouer un rôle plus important à travers une participation directe dans la réussite de nombreux projets que certains ministres trouvent des difficultés à leur trouver des solutions».

Mais pour l’un des leaders de la coalition gouvernementale, pour lequel un remaniement est probable, «l’entrée d’un parti au sein du gouvernement signifie la sortie d’un autre de la coalition. Une hypothèse qui est bien peu probable actuellement».

Al Ahdath Al Maghribia souligne que l’USFP s’est abstenue de conduire les groupes parlementaires de l’opposition à la Chambre des représentants. Le parti socialiste ne contribue d’ailleurs plus à aucune initiative de coordination avec les autres composantes de l’opposition (PPS, MP et PJD). Un argument est brandi à ce propos: c’est avec une série d’accusations que le secrétaire général du PJD critique le premier secrétaire de l’USFP.

Le patron de l’USFP a récemment fait allusion au désir de son parti de rejoindre la coalition gouvernementale car, selon lui, «son parti avait défendu la plupart des dossiers qui sont aujourd’hui prioritaires pour l’Exécutif actuel, y compris le dossier de la protection sociale».

Des analystes constatent depuis un certain temps une nette atténuation des discours critiques et virulents de l’USFP envers le gouvernement dans l’enceinte du Parlement.

Ils estiment que ce parti se retrouve dans une position de «soutien critique» au gouvernement, dans l’espoir de faire partie de la coalition gouvernementale prochainement.

Par Hassan Benadad
Le 06/09/2023 à 20h04