Un collectif d’ONGs marocaines œuvrant pour les droits de l’Homme a envoyé une note à l’ambassadrice de l’Union européenne au Maroc. Dans cette missive, il dénonce le traitement humiliant et dégradant infligé par les consulats de l’UE aux Marocaines et Marocains qui demandent des visas pour l’Europe.
Dans son édition du mardi 22 novembre, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que dans cette note, le Collectif, composé de 20 organisations et associations nationales des droits de l’Homme, souligne que «la règle en vigueur actuellement consiste à refuser systématiquement l’octroi de visas aux Marocains. Autrement dit, on les prive du droit de circulation stipulé par le droit international relatif aux droits de l’Homme, que ce soit dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme dans son article 13, ou dans les articles 12 et 13 du pacte international relatif aux droits civils et politiques, approuvé par l’ensemble des pays de l’UE». Le Collectif indique qu’il suit de près cette situation insensée caractérisée par les exactions de centaines de citoyens marocains qui se trouvent privés du droit de la libre circulation par les pays de l’UE, notamment ceux de l’espace Schengen.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que le collectif a critiqué la «réduction significative et surprenante du nombre de visas via la fermeture intentionnelle, totale ou partielle des plateformes électroniques réservées à la prise de rendez-vous pour présenter sa demande. Ces restrictions significatives ont rendu impossible l’obtention de ce document, notamment pour les demandes de visas invoquant des raisons médicales, professionnelles ou universitaires. Cette persistance des services consulaires de l’UE au Maroc à priver les citoyens marocains de visas prend «des formes qui ne conviennent pas à des pays supposés ne pas recourir à de telles méthodes, jugées déraisonnables. D’ailleurs, cette situation a ouvert la voie à des mafias qui profitent de l’aubaine pour s’adonner à un trafic ignoble et imposer aux demandeurs de visas d’importantes sommes d’argent qui saignent leurs budgets, déjà fortement grevés », martèle le Collectif.
Auparavant, et plus précisément le 4 octobre dernier, des défenseurs marocains des droits de l’Homme (AMDH et LMDDH) avaient manifesté devant le siège de la délégation de l’UE, à Rabat, pour protester contre les restrictions de visas Schengen, notamment imposées par la France: «Nous sommes ici pour exprimer notre colère contre l’humiliation, l’arrogance et le racisme subis par nombre de nos concitoyens et concitoyennes dont les demandes de visas sont refusées par les États de l’UE», avait déclaré le président de l’AMDH, Aziz Ghali, au journal Le Monde. Il faut rappeler que la France avait décidé, en septembre 2021, de réduire de moitié l’octroi de visas aux Marocains, arguant de la réticence du royaume à délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des nationaux en situation irrégulière en France.