Dans sa lettre de cadrage relative au projet de loi de Finances 2023, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, annonce que le gouvernement poursuivra la mise à niveau du secteur de la santé à travers la mise en œuvre de la loi-cadre relative au système national de santé. Dans un dossier consacré à ce sujet dans son édition du jeudi 11 août, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que le gouvernement poursuivra la mise à niveau de l’offre des soins. Pour ce faire, il va notamment procéder à la réhabilitation des établissements de santé primaire, à la mise à niveau des hôpitaux, à la digitalisation et au renforcement de la gouvernance du système de santé, ainsi qu’à la création de plusieurs agences. Pour atteindre ces objectifs, ajoute la circulaire, le nombre de professionnels de santé sera augmenté de 68.000 en 2022 à environ 94.000 en 2025 et 177.000 à l’horizon 2030.
Ce programme, dont le coût s’élève à 3 milliards de dirhams, vise à élargir la base des étudiants en médecine, en pharmacie, en médecine dentaire, en infirmerie et techniques de la santé. Il projette aussi la création de 3 nouvelles facultés de médecine et de pharmacie. En matière de ressources humaines, le gouvernement compte élaborer une nouvelle loi de la fonction publique de santé et activer les conclusions du dialogue social pour améliorer la situation financière des professionnels de la santé. Un programme qui nécessite une enveloppe de 2,2 milliards de dirhams étalés sur une période de deux ans à partir du 1 er janvier 2023.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne, dans un autre article, que les différents syndicats du secteur de la santé multiplient les réunions pour étudier la révision du tarif national de référence (TNR). Ce TNR est un tarif de référence sur la base duquel se font les remboursements des frais de santé dans le cadre du régime AMO. Le président du syndicat national de médecine générale, le docteur Taieb Hamdi, a indiqué que «l’accord sur le TNR, qui a été signé en 2006 et prévoit sa révision chaque trois ans, est gelé depuis et bloqué par une situation économique et sociale peu reluisante. Cet accord n’a pas tenu compte des changements qu’a connus notre pays durant ces années ni de leur impact sur le pouvoir d’achat des citoyens, qui s’est détérioré avec la pandémie du coronavirus. De plus, le maigre taux de remboursement des malades crée de grands problèmes».
Et Hamdi de préciser que les médecins du secteur privé demandent la révision du tarif de référence de manière à ce que le malade puisse récupérer 70 à 80 % des dépenses médicales. D’autre part, une source autorisée indique que le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, et le ministre délégué chargé du budget, Fouzi Lakjaâ, ont pris des mesures pour régler le problème en suspens de 1.800 médecins. Il s’agit de médecins généralistes, de spécialistes, de chirurgiens et de chirurgiens-dentistes qui n’ont pas perçu leurs dus après avoir réussi des examens de promotion interne passés en décembre 2020.