La réforme de la Moudawana a fait resurgir de vifs débats entre deux clans. Le premier appelle à introduire des réformes qui mettent un terme à toutes formes de discrimination et à plus d’égalité en vue de protéger les droits des femmes, des hommes, des enfants, en préservant la cohésion familiale.
Le second met en garde contre toute atteinte aux préceptes de la religion islamique. D’après le quotidien Assabah qui se penche sur ce sujet dans son édition du week-end des 13 et 14 avril, «les axes de la discorde s’articulent notamment autour de la question de l’héritage, du mariage des mineurs, de la tutelle, des droits parentaux et de la filiation».
En ce qui concerne le mariage des mineurs, explique le journal, «le premier courant réclame l’interdiction claire et formelle des autorisations exceptionnelles qui seraient mises à profit à des fins d’exploitation des mineures, alors que le second courant défend cette option, qui fait partie des droits humains, et qui est tolérée par la religion et la tradition prophétique».
S’agissant de la question de l’héritage, poursuit Assabah, «certains défendent la liberté pour le détenteur du patrimoine de choisir entre l’héritage et le testament, en élargissant le bénéfice du testament aux petits-enfants».
De même, indique le journal, ce courant demande «d’étendre les droits des filles en l’absence de frères. La fille pourrait bénéficier de la moitié de la succession si elle n’a pas de frère et des deux tiers si elle en a, le reste de la succession étant réparti selon les règles de la réversion après que les bénéficiaires ont reçu leur part».
Et en cas d’absence d’héritiers directs ou de testament, fait savoir Assabah, ce courant appelle à «élargir le cercle des héritiers pour inclure les parents par alliance, à criminaliser la privation d’héritage et à supprimer la discrimination religieuse». Ces réformes, fait remarquer le journal, ne seraient pas du goût de l’autre courant qui met à profit les lois pour permettre aux hommes de se tailler la part du lion.
Dans le domaine des responsabilités familiales, les propositions plaident pour «un partage plus équitable des charges et la suppression de la discrimination en matière de garde et de tutelle des enfants».
Les mêmes approches préconisent que «les époux partagent conjointement la charge de subvenir aux besoins de la famille, chacun selon ses moyens». Elles proposent également que «le conjoint aisé assume les dépenses de la famille en cas de défaillance de l’autre conjoint», en suggérant la simplification des procédures de certification du mariage.