A l’instar de la version 2020 de son rapport sur les droits de l’homme publié en mars dernier, la diplomatie américaine a supprimé, dans son rapport 2020 sur les libertés religieuses internationales, la section "Sahara occidental" pour inclure les événements survenus dans la région sud, dans le chapitre réservé au Maroc.
"Le gouvernement marocain revendique le territoire du Sahara occidental et administre la zone qu'il contrôle selon la même constitution, les mêmes lois et les mêmes structures qu'ailleurs dans le pays, y compris les lois qui traitent de la liberté de religion", explique le département d'Etat qui ajoute que "le Polisario, une organisation qui cherche à obtenir l'indépendance du territoire, conteste cette revendication de souveraineté sur le territoire".
Ce rapport, publié le 12 mai, qui revient sur une série de faits et évènements liés à la pratique religieuse, relève que "les représentants chrétiens et juifs ont déclaré avoir constaté un changement positif en ce qui concerne la tolérance sociétale, qu'ils ont attribué à la visite du pape François en 2019 et aux déclarations de SM le Roi à l’époque".
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"Au cours de l'année, il n'a pas été signalé que les autorités aient interdit aux groupes religieux non enregistrés de pratiquer leur religion en privé", souligne encore le document. "Les dirigeants chrétiens ont déclaré qu'il n'y avait pas eu de rapports indiquant que les autorités faisaient pression sur les convertis pour qu'ils renoncent à leur foi en informant leurs amis, leurs parents et leurs employeurs de leur conversion", poursuit le rapport.
La diplomatie américaine note également que l'administration pénitentiaire a autorisé les pratiques et les services religieux, assurés par des chefs religieux, pour tous les prisonniers, y compris les minorités religieuses.
Evoquant les réformes engagées par le Maroc, le département d’Etat fait, par ailleurs, remarquer que le gouvernement a continué à mettre en œuvre une charte de l'éducation exigeant que l'éducation traditionnelle soit basée sur les "valeurs" et le "respect des études religieuses et juridiques".
Le ministère de l'Education a continué à modifier les manuels de religion utilisés dans l'enseignement primaire et secondaire afin d'apporter des réformes fondées sur les "valeurs universelles de liberté, d'empathie, de solidarité et d’honnêteté", note le document, précisant que depuis le début de cet effort en 2016, 29 manuels ont été réécrits, et les modifications des manuels se sont poursuivies au cours de l’année. Le rapport rappelle aussi que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a approuvé la décision d'enseigner l'histoire et la culture juives dans le cadre du programme d'études en langue arabe des écoles primaires publiques.
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Dans une déclaration commune, la Fédération séfarade américaine et la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines ont qualifié cette décision d'"engagement durable en faveur de la reconnaissance d'un passé pluraliste" et ont déclaré qu”au cœur de cet effort se trouvent l'amélioration de la compréhension et le renforcement des liens entre musulmans et juifs".
En juillet, le ministère des Habous et des Affaires islamiques a annoncé son intention d'encourager les universités publiques à inclure des enseignements sur le christianisme, le judaïsme, l'hindouisme et le bouddhisme. De même, l’université d’Al Quaraouyine à Fès propose des cours sur l'histoire du judaïsme, la culture et la langue hébraïque, et l'Ancien Testament.
Les cours portent également sur l'histoire de l'hindouisme, du bouddhisme et du christianisme est-il précisé. Le département d’Etat souligne que la monarchie a continué à soutenir la restauration des synagogues et des cimetières juifs dans tout le pays, efforts qu'elle a déclarés nécessaires pour préserver l'héritage religieux et culturel du pays et servir de symbole de tolérance.