Paris et Rabat ont eu jeudi des "discussions fructueuses" en vue de rétablir leur coopération judiciaire, suspendue depuis presque un an, a indiqué le ministre marocain de la Justice Mustapha Ramid, venu s'entretenir à Paris avec son homologue française Christiane Taubira. "Nous sommes sur la bonne voie", a déclaré à l'AFP Mustapha Ramid, qui doit rencontrer à nouveau Christiane Taubira vendredi. "Il y a une volonté des deux gouvernements de dépasser notre différend, et le climat est encourageant", a-t-il ajouté.
Le Maroc a suspendu fin février 2014 sa coopération judiciaire avec la France et la coopération sécuritaire a également été affectée. Les deux alliés, à la relation d'ordinaire bien cadrée, ont le plus grand mal à tourner la page d'une crise inédite, née de dépôts de plaintes farfelues en France contre de hauts responsables marocains et des maladresses à répétition à l'adresse du Maroc. "Nous n'avons jamais demandé une immunité judiciaire quelle qu'elle soit pour aucun de nos responsables", a réitéré Mustapha Ramid, démentant une nouvelle fois que Rabat soit à la recherche d'une exception au principe de compétence universelle autorisant la justice française à poursuivre des responsables étrangers sur son territoire.
"Ce que nous demandons depuis le début (de la crise), c'est la révision des conventions d'entraide judiciaire", a-t-il ajouté, sans entrer dans le détail. La suspension de la coopération judiciaire a de nombreuses répercussions. Paris est le premier partenaire économique du royaume, où vivent entre 60.000 et 80.000 Français, tandis que plus de 1,3 million de Marocains résident en France.AFP