Rabbah: «Il faut tourner la page Benkirane à la tête du PJD»

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Revue de presseKiosque360. Pour Aziz Rabbah, le PJD ne peut d'être dirigé par deux têtes, à savoir le chef de gouvernement désigné El Othmani, et le secrétaire général du parti Benkirane. Ce dernier, qui ne semble pas non plus être ministrable, risque donc d'être moins visible sur la scène politique.

Le 24/03/2017 à 22h18

Comme il fallait s’y attendre, le maintien d’Abdelilah Benkirane à la tête du secrétariat général du PJD est aujourd’hui plus que jamais sujet à controverse. Certains leaders influents du parti se positionnent clairement contre, et le font savoir.

C’est le cas par exemple d’Aziz Rabbah qui, dans une interview parue sur le numéro du 23 mars d’Al Ousboue Assahafi, plaide clairement pour un remplacement du secrétaire général. «La logique voudrait que le parti ne puisse pas être dirigé par deux têtes, à savoir un chef du gouvernement et un secrétaire général», a-t-il déclaré. Cette position d’Aziz Rabbah, qui est certainement partagée avec d’autres leaders du parti de la Lampe, donne déjà une indication sur ce que sera le prochain congrès national du parti appelé justement à statuer sur le remplacement du secrétaire général.

Dans un autre registre, Aziz Rabbah a été interpellé sur les chances d’Abdelilah Benkirane d’être ministre dans le prochain exécutif. Et là encore le verdict est sans appel: « Il est inconcevable de passer du statut de chef de gouvernement à celui de ministre. Il est plus grand que cela!».

Qu’adviendra-t-il donc de celui qui a marqué de son empreinte toute la scène politique durant au moins ces cinq dernières années et n’étant ni secrétaire général du PJD, ni ministre dans le prochain gouvernement? Benkirane va-t-il mettre sa vie politique en stand-by? Seuls les prochains mois nous le diront.

Quoi qu’il en soit, l’interview accordée par Aziz Rabbah à l’hebdomadaire est riche en vérités. Comme celle où il reconnaît avoir été, comme d’autres membres du parti, surpris par le communiqué du cabinet royal annonçant la fin de la mission confiée à Abdelillah Benkirane, alors que le parti souhaitait le maintenir à la tête de l’exécutif. En même temps, l’ancien ministre de l’Equipement, du transport et de la logistique reconnaît sa fierté en lisant dans le communiqué les louanges adressées à Benkirane et le travail qu’il a accompli durant son mandat.

Pour ce qui est du futur des tractations en vue de la formation du prochain gouvernement, Aziz Rabbah confirme que la donne a changé et que les négociations se font désormais sur de nouvelles bases. «Il faut être clair: les conditions ont bien changé, et la première et que Benkirane n’est plus là. C’est un changement essentiel qui poussera à mon sens les autres partis à changer aussi leurs conditions».

Par Younès Tantaoui
Le 24/03/2017 à 22h18