Des ambulances, des véhicules des compagnies mobiles d’intervention (CMI) et une infernale nuit blanche pour les autorités de la capitale. Non, il ne s’agissait pas de mettre fin à un sit-in de diplômés chômeurs ou de déloger des radicaux d’Annahj appelant à boycotter les élections. Il était tout simplement question, entre lundi et mardi, d’assurer le bon déroulement de l’élection du président de la chambre d’artisanat de Rabat-Salé-Kénitra. Dès 16 heures, lundi 24 août, selon Al Massae de ce mercredi 26 août, la tension était plus que palpable. Le journal affirme que des menaces d’égorgement ont même été proférées par les deux clans rivaux, soit la majorité soudée derrière le candidat PPS Abderrahim Zemzami, et l’opposition qui défendait en bloc l’istiqlalien Younès Sibari. A en croire Al Akhbar, les deux camps ont échangé de graves accusations de corruption. C’est ainsi que l’opposition a accusé le candidat de la majorité d’avoir déboursé de conséquents pots-de-vin pour acheter les voix de certains membres de la chambre. Une accusation à laquelle répond Abderrahim Zemzami, sur Assabah, par une simple question: «Où aurais-je pu me procurer 12 millions de dirhams pour acheter toutes ces voix?». Le même candidat a même été accusé d’avoir séquestré, pendant des jours, des électeurs pour les mettre à l’abri de toute influence.
Elus et baltajisAprès plusieurs blocages résultant d’agressions physiques et verbales, de jets de chaises et d’échanges de coups de poings, l’élection du président a enfin pu avoir lieu. Surtout que le rival du candidat de la majorité, comme l’explique Al Massae, a jeté l’éponge vers 3 heures, mardi 25 août, en compagnie de 32 autres membres. Abderrahim Zemzami, candidat unique de ce fait, a remporté le scrutin avec 52 voix.Mais son rival, Younès Sibari, ne compte pas en rester là. Il a affirmé qu’il allait introduire un recours pour invalider toute l’opération élective. De graves incidents similaires ont émaillé l’élection, dimanche dernier, du président de la chambre de commerce, d’industrie et des services, au bénéfice du RNI et aux dépens du PAM.
Les chamailleries entre grands électeurs ne sont pas un phénomène nouveau au Maroc. Sauf que cela donne une piètre image de tout le processus juste avant d’autres scrutins encore plus décisifs dans les jours à venir.