Passé l’épisode des menaces proférées via ses ouailles médiatiques contre les organisateurs du rallye-raid international (Monaco-Dakar), attendu aujourd’hui dans la région de Guerguarat, en provenance de Dakhla, voilà que le polisario refait des siennes en se livrant, cette fois dans la localité de Mhiriz, à une spectaculaire parade militaire en présence de son chef, Brahim Ghali.
Ces agissements interviennent au lendemain des engagements faussement pacifiques annoncés par le front séparatiste, à l’issue des premiers pourparlers quadripartites (Maroc, Algérie, FP, et Mauritanie), tenus les 5 et 6 décembre 2018, à Genève. Ils s’inscrivent également à contresens des efforts déployés par le SG de l’ONU, Antonio Guterres, son envoyé personnel pour le Sahara, Horst Köhler, et du Conseil de sécurité qui a intimé au FP, dans ses dernières résolutions (2414, 2440, adoptées respectivement fin avril et fin octobre derniers), un retrait immédiat de Guerguarat, Bir Lahlou et Tifariti, entre autres localités situées à l’est du dispositif de défense marocain, relevant de la «zone tampon» en vertu de l’accord de cessez-le-feu signé le 6 novembre 1991.
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Pourquoi le FP se livre-t-il alors à cet exhibitionnisme militaire dans une zone qu’il est censé avoir évacuée conformément aux résolutions de l’instance décisive de l’ONU? Contre qui ces démonstrations de «farce» sont-elles dirigées? Ces gesticulations ne constituent-elles pas in fine un défi à la volonté de l’ONU et du Conseil de sécurité?
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Face à ce jeu dangereusement puéril, une riposte commune et ferme s’impose. Le représentant spécial du SG de l’ONU, chef de la Minurso, le Canadien Colin Stewart, est en effet appelé à transmettre ces préoccupations communes lors de son prochain briefing le 29 janvier devant le Conseil de sécurité? Idem pour l’Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara, Horst Köhler, lui aussi vivement attendu sur cette question devant les Quinze membres du Conseil.
Il ne faut plus s’accommoder des agissements dangereux du front séparatiste dans une zone extrêmement vitale pour la stabilité de la région. Autrement dire, il est intolérable que ces agissements deviennent par la force de leur répétition des agissements banaux.
Une réaction vigoureuse s’impose avec d’autant plus de force que ces agissements risquent de saper les efforts de l’envoyé personnel du SG de l’ONU, l’ancien président allemand Horst Köhler, pour faire bouger les lignes d’un conflit dont les ficelles continuent d’être tirées par Alger, véritable partie du conflit.
Alger, marionnettiste du polisario, apporte une nouvelle fois la preuve de son intention de maintenir le statu quo, au lieu d’oeuvrer de facto et pleinement en faveur d’un règlement politique définitif du différend, sur la base du réalisme et de l’esprit du compromis.
Or, ce n'est pas ainsi que le voient les apparatchiks octogénaires algériens, pas plus d'ailleurs que leurs relais séparatistes dont ils veulent continuer de se servir, comme d'un instrument, pour tenter de nuire aux intérêts du Maroc, à leur tête l'intégrité territoriale du royaume.
Il est vrai que le Conseil de sécurité est de plus en plus conscient du rôle central et néanmoins destructeur d'Alger. Sa dernière résolution, 2440, le démontre à tous égards, Alger ayant été pointée à trois reprises en tant que "partie" du conflit. Mais cela reste insuffisant au regard des derniers développements orchestrés par le voisin de l'est et mis en oeuvre par les séparatistes du polisario, dont le but caché est d'étouffer dans l'oeuf l'initiative de Köhler pour remettre les parties autour d'une table pour ménager une solution politique définitive au conflit, plus que quarantenaire, du Sahara.