Pas plus tard que lundi 14 octobre 2019, neuf leaders indépendantistes catalans ont été condamnés à des peines allant de 9 à 13 ans de prison pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017. Ces lourdes peines, rendues par la Cour suprême espagnole, ont soulevé un tollé en Catalogne, qui a dégénéré en violents heurts entre les militants indépendantistes et la Garde civile envoyée en renfort dans la capitale catalane, Barcelone.
Un verdict souverain et donc sans merci contre ces neuf leaders catalans et, à travers eux, tous les indépendatistes qui ont été abandonnés à eux-mêmes face à la chape de plomb policière.
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Pris entre le marteau judiciaire et l’enclume policière, les militants catalans n’ont eu droit à aucune manifestation de soutien de la part des pourtant très zélés chantres espagnols du fameux «droit des peuples à l’autodétermination» en général, et celui du prétendu «peuple du Sahara occidental» en particulier. Un étrange silence qui a au moins le mérite d’ôter le masque sur l’hypocrisie de ces activistes espagnols et sur la perception à géométrie variable qu’ils ont de ce prétendu «droit des peuples à disposer d’eux-mêmes».
Il est où alors ce chef de Podemos («Nous pouvons»! ), Pablo Iglesias, qui, pas plus tard que le mois dernier, conditionnait toute alliance avec le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), au pouvoir, à l’impératif d’insérer, dans leur «programme commun», une clause recommandant «l’extension du mandat de la Minurso au monitoring des droits de l’Homme»?
Elle est où cette flamboyante Paloma Lopez, députée de la Gauche unitaire européenne (GUE), qui écumait les tribunes du parlement européen, pour tenter de faire avorter la reconduction de l’accord de pêche Maroc-UE, sous prétexte que cet accord ne bénéficiait pas au «peuple du Sahara occidental»?
Il est où cet Oscar du «double jeu», le célèbre acteur espagnol Javier Bardem, pour qui «le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination» serait sacré?!
On vous fait grâce des centaines d'autres avocats espagnols du «peuple sahraoui» qui remuaient ciel et terre chaque fois qu’un activiste à la solde du front polisario, était interpellé ne serait-ce que pour un délit de droit commun commis à Laâyoune, Dakhla, entre autres provinces sahariennes marocaines?
Comment se fait-ils que ces fervents défenseurs du «peuple sahraoui» n’en fassent pas autant et prennent la défense, au nom de ce même «droit à l’autodétermination», du «peuple catalan», livré à lui seul depuis 2017, année à laquelle son leader, Carles Puigdemont, avait proclamé unilatéralement «l’indépendance de la Catalogne », avant de prendre la fuite et faire depuis l’objet d’un mandat d’arrêt international?
Du côté de "l'allié" Polisario, silence Radio! Le polisario n’a pas non plus réagi au lourd verdict prononcé contre les neuf leaders indépendantistes catalans, pas plus d’ailleurs qu’à l’intervention musclée des Robocops de la Garde civile contre les milliers de manifestants sortis, depuis lundi dernier, exprimer leur colère contre ce verdict. Le front séparatiste, à la solde de l’oligarchie militaire algérienne, bénéficiait pourtant d’un soutien plein et entier de la part des indépendantistes catalans, y compris et surtout au plan financier.
Précisons tout de même que le polisario avait observé la même posture de silence au moment où ses «amis» catalans étaient brutalement réprimés en 2017, au lendemain de la proclamation (avortée) de «l’indépendance de la Catalogne»! Comment peut-on alors interpréter le silence du Polisario sur ce qui arrive à son allié catalan?
Un silence qui n'enlève rien au soutien que le polisario a toujours manifesté tacitement aux indépendantistes catalans. S'il ne manifeste pas aujourd'hui ce soutien publiquement, c'est surtout par lâcheté. Celle-là même dont font preuve les soutiens qu'il compte au sein d'une certaine société espagnole "si vile" et si hypocrite.