Le PJD, qui dirige le gouvernement depuis début janvier 2012 et va rempiler pour un nouveau mandat sous la conduite de Saâd-Eddine el Othmani, passera-t-il le cap sans gros dégâts? Peu sûr, à en croire l’analyse que font, dans leurs numéros actuellement en kiosque, Al Watan Et Al Ayyam.
«La forteresse PJD commence à s'ébranler», peut-on ainsi lire dans Al Watan qui consacre un dossier au parti islamiste.L’hebdomadaire dirigé par notre confrère Abderrahim Ariri donne la parole à plusieurs analystes qui s'accordent à dire que le PJD aura à payer un lourd tribut après la mise à l’écart de Abdelilah Benkirane au profit d’El Othmani, nouveau chef de gouvernement désigné chargé de former et de conduire le futur gouvernement.
L’un des analystes interviewés par Al Watan attire l’attention sur la capacité de nuisance des organisations parallèles du PJD, notamment sa jeunesse et son syndicat (UNTM), qui n’ont pas accepté le «limogeage» de Benkirane et n'hésitent pas à le clamer sur les réseaux sociaux à longueur de journée. Mais il est une autre organisation qui risque de susciter plus de remous encore au sein du parti: il s'agit du MUR (Mouvement unicité et réforme), qui n’est autre que la base-arrière et la matrice du PJD. Ses leaders, très attachés à Abdelilah Benkirane, pourraient compliquer la tâche à El Othmani.Al Watan va encore plus loin en mettant les problèmes organisationnels du PJD sur le compte de ce culte de la personnalité, cultivé par Abdelilah Benkirane.
Al Ayyam consacre également son dossier central au parti islamiste. «Des fissures organisationnelles au PJD», titre ainsi le journal dirigé par Noureddine Miftah qui parle d’une colère souterraine à la direction du parti et de grand malaise chez les bases.Pour Al Ayyam, la crise que traverse le PJD pourrait éclater au grand jour au moment de désigner les ministres islamistes et lors du prochain congrès.