Les discussions autour du niveau scolaire des parlementaires ont occupé une bonne partie des travaux de nos représentants parlementaires. Surtout depuis que «les équipes de la majorité ont exigé le diplôme du Baccalauréat comme condition pour l’accès à la présidence des collectivités locales», rapporte le quotidien arabophone Al Akhbar, dans son édition de ce week-end (27-28 juin).
D’autres critères d’éligibilité ont été proposés par les équipes de la majorité : avoir été président d’une collectivité locale ou encore avoir occupé la fonction de vice-président pendant trois ans au moins. D’autres intervenants ont au contraire souligné que les diplômes ne font pas nécessairement les bons «leaders». Cette dernière idée a été «accueillie avec enthousiasme par ceux qui lorgnent sur des sièges au Parlement alors qu’ils n’ont pas de solides formations à leur actif », indique Al Akhbar, même si les nouvelles prérogatives des présidents des conseils communaux nécessitent un niveau minimum d’instruction et de bagage culturel.
Pour d’autres équipes parlementaires, l’obligation d’avoir le diplôme du Baccalauréat est anticonstitutionnelle et priverait beaucoup de citoyens de leurs droits à la candidature pour ces postes sans justifier de connaissances minimales. Des équipes de l’opposition ont de leur côté exigé le «niveau Bac» au minimum pour pouvoir prétendre au poste de président d’une commune urbaine ou rurale.
Le consensus adopté au final : c’est aux partis politiques qu’incombe la responsabilité de présenter des candidats ayant des niveaux scolaires acceptables, sans pour autant définir le minimum exigé pour avoir un tel niveau. En attendant, aucun changement sur les conditions d’éligibilité n’est à opérer, ont conclu les différentes équipes parlementaires.
Selon le chercheur Boudriss Derhman, cité par le quotidien, la faible formation des parlementaires marocains a un impact direct sur la baisse du niveau de la production législative du pays. Le chercheur donne ainsi l’exemple du Parlement français qui traite, en une seule année, 27 dossiers législatifs, 17 rapports d’information et 16 textes de loi européens relatifs au seul continent africain.
«Selon le draft du projet de loi organique des collectivités locales, ces dernières exercent des compétences propres, communes avec l’état ou mise à leur charge», rappelle le quotidien. Ce projet de loi donne également aux collectivités le plein droit pour exercer ses compétences dans les limites de leurs territoires respectifs, en créant des sociétés de développement local, modifier leur objet social, augmenter ou réduire leur capital. Elles peuvent également déléguer la gestion totale ou partielle des services publics relevant de leur périmètre.