Rien ne va plus au sein de la majorité gouvernementale. Après une salve d’attaques du PJD contre le RNI et les contre-attaques du parti de la colombe, c’est au tour du PPS de monter au front. Le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme, Nabil Benabdellah, a en effet menacé de quitter la coalition gouvernementale comme l’auraient souhaité certains membres du comité central de son parti.
Lors d’une intervention, jeudi dernier devant la Jeunesse de son parti, Benabdellah a annoncé qu’il entamera des discussions avec le PJD et avec plusieurs composantes de la société civile pour prendre une décision: «En prévision de la tenue de la prochaine session du comité central, nous entamerons des contacts, dès demain, avec le PJD et avec les organisations de la société civile. Des concertations qui vont nous permettre de savoir si notre participation au gouvernement aura un véritable impact sur la voie de la réforme.»
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du samedi 29 septembre, que Benabdellah a tiré à boulets rouges sur ses alliés du gouvernement, notamment le PJD et le RNI, tout en s’adressant particulièrement à Saad-Eddine El Othmani: «La primature doit donner des réponses palpables aux questions qui se posent pour appliquer une politique de changement». Et de fustiger les partis de la majorité: «Ils se distinguent par leur manque flagrant de responsabilité et convoitent des avantages qui n’ont rien à voir avec les intérêts des Marocains et du Maroc.» Et d’enchainer: «Nous allons contacter les intéressés pour leur demander s’ils sont vraiment désireux de poursuivre dans la voie de la réforme. Si la réponse est positive, nous sommes prêts à continuer sur ce chemin car nous avons au sein de notre parti des militants et non des politiques avides de postes et la meilleure preuve de notre engagement est la militante Charafat Afilal».
Le secrétaire général du PPS a ajouté que le seul critère qui pousse son parti à rester au sein du gouvernement demeure le degré de la volonté des composantes de la majorité gouvernementale à travailler dans une harmonie parfaite pour aller en avant dans la réforme.
Et Benbdellah de préciser: «Notre prochaine position sur la scène politique n’est pas tributaire du parcours de l’un ou de l’autre de nos camarades, mais elle dépendra de l’évolution de la reforme». Ces tirs croisés de Benabdellah contre la majorité gouvernementale et ses menaces de quitter l’exécutif arrivent après les «pressions qui émanent de l’intérieur du parti» et qui réclament de mettre fin à l’alliance qui lie le PPS au PJD.
Selon des sources proches du parti du «livre», il sera mis fin à ce «mariage de plaisir» par une décision du comité central lors de ses prochaines réunions. C’est d’ailleurs la tendance qui a prévalu au sein du conseil national à la suite de la suppression du poste du secrétaire d’Etat à l’eau (occupé, alors, par Charafat Afilal, membre du PPS). Une décision qui a poussé les dirigeants du parti à reporter la réunion du comité central à une date ultérieure alors qu’ils allaient justement discuter de ce sujet, voire décider si le PPS allait rester au gouvernement ou le quitter.