Dans l’oraison funèbre prononcée à la mémoire de Mohamed Abdelaziz, samedi dernier à Bir Lahlou, en présence des officiels algériens, le nom de feu El Ouali Mustapha Sayed a été superbement ignoré. Un constat amer dressé par plusieurs membres du secrétariat national du Polisario qui ne comptent pas baisser les bras. «Des dirigeants du secrétariat national et du gouvernement sahraoui ont fait part au chef du Polisario par intérim, Khatri Addouh, de leur mécontentement que le nom du martyr El Ouali Mustapha Sayd ait été censuré du discours prononcé à la mémoire de Mohamed Abdelaziz, sachant que les noms d’autres dirigeants décédés ont été cités», rapporte un site séparatiste, sur la base de révélations émanant de dirigeants du Polisario.
Les membres du secrétariat national du Polisario se disent étonnés de cette omission délibérée des sacrifices énormes consentis par feu El Ouali Mustapha Sayed, tué par balles lors d’un raid mené à Nouakchott par les milices armées du Polisario sous la direction des services algériens.
Un assassinat politique savamment orchestré par Alger en représailles contre l’autonomie d’esprit de feu El Ouali Mustapha Sayed qui a toujours revendiqué l’indépendance à l’égard d’Alger et montré sa disposition à négocier avec les autorités de son pays, le Maroc, pour trouver une issue politique au conflit saharien.
Cette autonomie dont a fait preuve feu El Ouali Mustapha Sayed n’a évidemment pas plu à Alger, à l’origine du conflit saharien dont elle se sert toujours dans une tentative de nuire aux intérêts du Maroc.
En faisant aujourd’hui l’impasse sur le nom du fondateur du Polisario, Alger aura tué deux fois El Ouali Mustapha Sayed et foulé aux pieds ce sacro-saint «droit des Sahraouis à disposer d’eux-mêmes». Celui-là même qu’elle affirme, du haut de son hypocrisie, défendre, alors qu’elle est la première à l’ignorer au grand mépris de la population sahraouie qu’elle continue de prendre en otage contre tous les principes humanitaires et le droit international.
La montée au créneau aujourd’hui du secrétariat national du Polisario, en tout cas une partie de ce dernier, dénote un malaise, voire un agacement envers Alger qui veut continuer à exercer son tutorat sur un front réduit à sa stricte expression de chambre d’enregistrement des instructions du renseignement militaire algérien et du Palais El Mouradia.