Au grand dam des islamistes du PJD, mais pour le bonheur des consommateurs et aussi des importateurs, le gouvernement fait marche arrière sur la TIC sur les boissons alcoolisées. Pas totalement certes, mais assez pour que la pilule passe.
En effet, et d’après le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 7 décembre, le gouvernement a accepté, en ce sens, un amendement présenté à la deuxième Chambre par les partis de la majorité, à savoir le RNI, le PAM et l’Istiqlal, ainsi que par le groupe parlementaire de la CGEM.
L’amendement en question porte sur une révision à la baisse de la nouvelle taxe intérieure de consommation(TIC), prévue par le PLF 24, qui sera appliquée, à compter du 1er janvier, aux boissons alcoolisées.
Concrètement, le gouvernement a décidé de ramener la TIC sur la bière à seulement 1.550 dirhams l’hectolitre (100 litres) contre 2.000 dirhams prévus initialement dans la version adoptée par les députés de la première Chambre. La TIC appliquée aux vins sera également réduite de 350 dirhams puisqu’elle passe de 1.500 dirhams à 1.150 dirhams dans le texte validé en commission à la Chambre des conseillers. C’est, d’après le quotidien, la boisson la plus consommée par les couches sociales pauvres et parmi la classe moyenne.
Selon Assabah, l’adoption de cet amendement intervient suite à une réunion tenue entre le gouvernement et les professionnels du secteur. Le quotidien affirme également que le ministre délégué au Budget, Fouzi Lekjaâ, a ainsi tenu son engagement d’éviter toute hausse fulgurante des prix des boissons alcoolisées.
En même temps, tout en concédant ce réaménagement, à la baisse, de la TIC appliquée à ces produits et en répondant à la requête des professionnels surtout du tourisme, le gouvernement a fait, en même temps, des mécontents. Ceux-ci se comptent particulièrement dans les rangs du PJD et de son bras syndical, l’UNTM.
Le parti islamiste et son syndicat se sont, en effet, opposé énergiquement à toute tentative de révision à la baisse de la TIC sur ces boissons. Les parlementaires islamistes ont même fait du forcing pour augmenter davantage la valeur de cette taxe, ou à défaut la maintenir au même niveau validé par les membres de la Chambre des représentants. Pour le PJD, augmenter la taxe et par conséquent les prix, se traduira ipso facto par une réduction de la consommation. Ce qui revient, in fine, à la protection de la santé des citoyens.
Après l’adoption de cet amendement, au terme d’un débat qui a duré plus six heures, le prix de la canette de bière connaîtra quand même une hausse de 50 centimes, contre 3 dirhams selon la première version du PLF adoptée par les députés. Pour ce qui du vin rouge, une bouteille sera de 4 dirhams plus chère que le prix actuel. L’augmentation aurait pu être de 6,5 dirhams selon le texte adopté par les députés.