Si Abdelilah Benkirane vient à refuser de se présenter à sa propre succession à la tête du PJD à son prochain congrès, en 2025, trois dirigeants de premier plan de ce parti d’obédience islamiste aspirent actuellement à se présenter pour le remplacer à ce poste: Driss Al Azami, Mustapha Khalfi et Abdallah Bouanou, le chef du groupe parlementaire du parti à la Chambre des représentants.
Selon Assabah de ce lundi 2 septembre, qui relaie les propos de sources informées, le nom de Driss Al Azami est le plus souvent évoqué pour succéder à Abdelilah Benkirane, quand bien même celui-ci préside actuellement la commission préparatoire du congrès du parti.
Ancien ministre et ex-maire de Fès, Driss Al Azami paraît être celui qui a le plus obtenu les faveurs de Benkirane, qui le considère comme étant «le plus apte à occuper ce poste, contrairement à Aziz Rabbah qui l’a souvent combattu, avant de quitter le PJD pour créer une ONG», écrit Assabah.
Ces mêmes sources expliquent que si Abdelilah Benkirane ne se présente pas à sa propre succession, il veillera aux préparatifs des élections législatives à venir, en 2026.
Une mission que l’actuel secrétaire général du PJD veut assumer, afin de tenter de faire oublier la déroute vécue par son parti, le 8 septembre 2021, quand le PJD a perdu 90% des sièges qu’il occupait à la Chambre des représentants.
De l’avis de plusieurs sources de l’intérieur du parti, les partisans de Benkirane s’opposent à la candidature de ces trois dirigeants qui viennent de se déclarer afin, disent-ils, de «pouvoir restaurer les gloires du passé à travers la mobilisation des militants et le traitement des questions nationales et internationales».
À cet égard, ces mêmes interlocuteurs interrogés par Assabah ont tenu à «dénoncer les erreurs du gouvernement, défendre les couches pauvres et moyennes dont le pouvoir d’achat a grandement régressé à cause de la cherté de tous les produits essentiels de consommation, et utiliser la carte des controverses politiques de grande sensibilité sociale, comme la Moudawana, pour avoir l’adhésion des autres courants islamiques qui ne participent pas à l’action politique».
Quant aux membres de la commission préparatoire du congrès, lors d’une réunion qui a eu lieu le samedi 30 août, ils refusent l’idée de changer le nom de leur parti, pour le remplacer par celui de «Justice sociale et développement social (JSDS)».
Ils expliquent leur refus par le fait que le PJD est «connu sur la scène politique nationale, régionale et internationale» et qu’il est «très populaire parmi les citoyens», qui connaissent bien son emblème, une lampe à huile.
À cette même réunion, les participants ont débattu de l’ensemble des questions ayant trait au prochain congrès du parti, dont son organisation logistique, relaie Assabah, et ont aussi évoqué la problématique de son financement après que les anciens ministres, les parlementaires et les présidents des conseils des collectivités territoriales ont refusé de verser leurs cotisations, et donc de contribuer à renflouer la trésorerie du PJD, «qui frise la faillite».