Le PJD fait sien l’adage qui dit : "on ne change pas un cheval qui gagne". En effet, la tendance générale au sein de la direction du parti est, aujourd’hui, de prolonger, d’une année supplémentaire, le mandat du secrétaire général Abdelilah Benkirane, par le biais d’un congrès extraordinaire. Une tendance qui n’est pas pour plaire aux bases et aux seconds couteaux du parti, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du lundi 28 mars.
Ce sont surtout les dirigeants du second rang qui s’opposent vigoureusement à cette option qu’ils considèrent comme une «hérésie» et une tentative de personnification de la gestion du parti. Ce qui va à l’encontre du règlement et de la démocratie internes de la formation.Le congrès extraordinaire, qui devrait se tenir en mai prochain, a pour objectif d’amender les statuts du parti de manière à permettre à l’actuel secrétaire général, en fin de mandat, de rester à son poste au moins pour la suite des élections législatives du 7 octobre.
«Selon toute évidence, le PJD se retrouve, pour la première fois, face à une véritable épreuve à cause de la volonté d’Abdelilah Benkirane de rester à la tête du gouvernement pour un deuxième mandat», affirme le politologue Ahmed Bouz, cité par le quotidien. Le PJD, affirme ce politologue, s’est toujours distingué par trois qualités: il respecte son agenda, adopte des procédures démocratiques strictes et minutieuses, et a toujours respecté le principe de l’alternance aux postes à responsabilité.
Pour sa part, M’hamed Jebroun, également cité par le quotidien, estime qu'il est prématuré de lier cette option, dictée par la contrainte, à ce qu’il qualifie de «maladie des chefs perpétuels» qui aurait commencé à affecter le PJD. Et ce, pour la simple raison que, passé juillet de cette année, date théorique du congrès du parti, sa direction et son secrétaire général n’auront plus aucune légitimité. C’est ce qui a incité le PJD à prévoir un congrès extraordinaire.
Au sein du parti, on affirme que le PJD a besoin, en cette conjoncture très particulière, d’une direction forte capable de le conduire à la victoire aux prochaines législatives. En même temps, explique ce dirigeant cité par le quotidien sous couvert d’anonymat, le PJD tient à sa démocratie interne tout en restant ouvert à toutes les options qui lui permettraient de gérer au mieux l’étape prochaine. De toutes les manières, explique cette source, «le congrès est maître de lui-même et la prorogation d’une année du mandat de Benkirane ou sa réélection pour un troisième mandat est une décision que prendront les congressistes, en toute liberté, dans le respect des principes de la démocratie».