PJD: l’avenir de Benkirane se joue au prochain Conseil national

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Revue de presseKiosque360. Les divisions au sein du Parti de la Justice et du Développement apparaissent au grand jour. Un clan soutient le prolongement du mandat de Benkirane tandis qu’un autre défend le strict respect de la démocratie et s’oppose au changement des statuts du parti sous aucun prétexte.

Le 10/02/2017 à 22h20

Le Conseil national du PJD tient une session ordinaire ce samedi 11 février. Officiellement, deux points seront évoqués au cours de cette réunion: le blocage de formation du gouvernement et la date du prochain Congrès, rapporte Akhbar Al Yaoum dans son édition du week-end des 11 et 12 février.

Selon le quotidien, le prochain Congrès devrait avoir lieu, au plus tard, en septembre prochain. En attendant, le Parlement du parti, qui se réunit ce samedi, devrait désigner, sur proposition du secrétariat général, les membres duComité préparatoire, ainsi que ceux de la Commission de la présidence du Congrès. Ce qui, estime le journal réputé proche de la direction du PJD, devrait ouvrir un débat crucial sur l’avenir du secrétaire général sortant, Abdelilah Benkirane.

Sur ce point, le parti est toujours divisé en deux clans. Le premier est favorable à un amendement des statuts du parti qui permette à Benkirane de rester à sa tête pour un troisième mandat, ce que le règlement actuel interdit. Un deuxième clan s’oppose catégoriquement à ce scénario. Quant à la Direction du parti, elle souhaiterait que ce débat soit reporté après la formation du gouvernement. 

Benkirane, le premier concerné, a laissé la porte entrouverte pour une éventuelle succession à lui-même, laissant tout de même au Congrès la décision finale. Ainsi, rappelle le journal, lors d’une déclaration accordée à Medi1 TV en octobre dernier, il a affirmé que seul le Congrès est habilité à décider s’il peut ou non lui accorder un troisième mandat. C’était d’ailleurs la première fois qu’il a évoqué la possibilité de son maintien à la tête du parti pour un troisième mandat, lui qui a toujours été un fervent défenseur du principe de deux mandats. 

Globalement, note le journal, il existe deux visions au sein du parti. L’une qui souhaite que l’institution prime avant tout. C’est justement pour cela que le principe des deux mandats a été adopté pour que l’institution du parti soit au-dessus de la personne de son secrétaire général. En ce sens, affirme un ancien ministre PJD, cité par le journal, «nous n’avons pas besoin de prolonger le mandat de Benkirane. Le principe d’alternance aux postes de responsabilité et la pratique démocratique nous imposent de respecter les règlements et ne pas les changer à tout bout de champ pour les adapter à des situations conjoncturelles».

La deuxième vision, portée par les défenseurs d’un troisième mandat, met en avant la fragilité de la position de Benkirane au sein du gouvernement s'il n’est plus chef de parti. De même, expliquent les défenseurs de cette vision, cette situation pourrait aboutir à une discordance et un manque d’harmonie entre le chef de gouvernement et le secrétaire général du parti. Toutefois, rassurent les partisans de cette vision, il va de soi que la prorogation du mandat de Benkirane sera une exception.

Par Amyne Asmlal
Le 10/02/2017 à 22h20