Des voix, à l’intérieur du PJD, s’élèvent contre l’idée d’une révision du statut du parti qui permettrait à Abdelilah Benkirane de se faire élire, pour la troisième fois consécutive, au poste de secrétaire général. Citées par Assabah qui rapporte l’information dans son numéro du mardi 15 décembre, des sources affirment ainsi que «des leaders du parti, des membres du Bureau national et des responsables de représentations régionales complotent pour le renverser».
Il faut dire que Benkirane, grâce aux nombreux discours qu’il a prononcés, a réussi à gagner la sympathie des électeurs. Il a pu affronter avec succès, en faisant montre d'un certain charisme, les tempêtes politiques rencontrées sur son chemin et «a même bénéficié du soutien royal, ce qui lui a permis de poursuivre ses réformes», ajoute le journal. Mais «cette personnification est dangereuse pour le parti», souligne Amina Maä El Ainin qui estime que cela pourrait entraver le processus décisionnaire en le rendant tributaire du bon vouloir de la figure central du PJD. Et d’ajouter que les lois qui encadrent le parti consacrent le principe de la décentralisation du pouvoir. Or, sur le terrain, le parti se dirige vers une centralisation des décisions. Cependant, Saad Eddine El Othmani, président du Conseil national du PJD et ancien secrétaire général, avait précédemment affirmé que le statut général du parti ne subirait aucun changement, rappelle le journal.
Des sources du quotidien, qui ont préféré l’anonymat, ont déclaré tenir au principe de la démocratie du parti. Aussi, ont-elles affirmé que si les militants du PJD veulent voir Benkirane rester à la tête du parti, il le restera.
