PJD: Benkirane brigue un troisième mandat

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Revue de presseKiosque360. L’ancien chef du gouvernement et actuel secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, œuvre et manœuvre pour garder les commandes de la Lampe, même si les statuts du parti ne lui permettent pas un troisième mandat. Ainsi, prépare-t-il doucement un putsch blanc.

Le 11/08/2017 à 09h52

Décidément, le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdelilah Benkirane, ne veut pas lâcher les commandes du parti, malgré deux mandats successifs et les statuts de son parti qui ne l'autorisent pas à en briguer un troisième. Son appétit bien aiguisé semble faire fi des discours d’éthique politique, d’alternance et de dénonciation de tentatives d’héritage des fauteuils du pouvoir. 

Depuis sa mise à l’écart, suite à son échec à mettre en place d’une coalition gouvernementale, l’ancien chef du gouvernement œuvre et manœuvre pour discréditer, malicieusement et habilement, son successeur à la tête du gouvernement et président du Conseil national du parti, Saâd-Eddine El Othmani, sérieux candidat pour lui succéder lors du prochain congrès national de la formation politique. Pour ce faire, Benkirane a commencé par séduire certains leaders influents au sein du PJD et mobiliser les brigades électroniques de la Lampe pour mener campagne en sa faveur et «vendre» son image, surtout auprès des jeunes.

Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans son édition de ce vendredi 11 août, cette manœuvre était visible, voire frappante, lors du dernier forum de la Jeunesse du parti à Fès. Ainsi, le trublion de la Lampe, Abdelaziz Aftati, est-il allé jusqu’à qualifier de «symbole de la Nation» et de «grand zaïm» son patron, qui l’avait pourtant rappelé à l’ordre à plusieurs reprises pour ses sorties médiatiques et ses prises de position. 

De même, Ahmed Raissouni a tenu un discours attaquant ceux et celles qui plaident pour la modernité au détriment des valeurs religieuses. Chose que Benkirane avait évoquée lors de son intervention, à cette même occasion.

Autant dire que ces leaders travaillent à baliser la voie à un troisième mandat pour l’ancien chef du gouvernement qui n’arrive pas à digérer sa mise à l’écart suite à son échec dans la formation du gouvernement.

Avant cela, Benkirane avait prononcé, devant les élus, un discours-fleuve dans lequel il avait adressé des messages aux leaders de son parti, sans manquer une occasion de discréditer, d’une manière ou d’une autre, son successeur à la tête du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani. Autant dire que le prochain congrès du PJD s’annonce houleux.

Par Mohamed Younsi
Le 11/08/2017 à 09h52