Dans son allocution lors du sommet du MNA qui se tient en Azerbaïdjan, le diplomate a relevé que «la phase post-Covid-19 se caractérise par de nombreux défis urgents liés aux questions de la santé, l’énergie, l’alimentation et des disparités entre les pays et au sein des sociétés dans le contexte de la relance de l’économie mondiale après une crise qui a duré plus de deux ans».
«Il est devenu impératif pour nous, en tant que plus grand rassemblement d’Etats après les Nations unies, de stimuler la réflexion collective au sein de notre mouvement afin de relever ces défis et de les ériger en opportunité pour jeter les bases d’un nouvel ordre mondial plus juste et équitable», a-t-il affirmé, notant que cet ordre mondial doit reposer sur une approche pragmatique et réaliste basée sur des résultats qui placent les besoins de la population mondiale au centre des préoccupations, loin des conflits idéologiques stériles.
De l’avis de Hilale, la pandémie de la Covid-19 a mis à nu la fragilité du système multilatéral et sa faible efficacité face à ce défi sans précédent en termes d’impact et de conséquences mondiales.
Alors que cette crise supposait l’intensification de la coopération internationale constructive, de la synergie et de la solidarité, les pays ont choisi une approche fermée et ont privilégié leur intérêt national, ce qui a contribué à accroître la fragilité de l’action internationale conjointe et à affaiblir le rôle des organisations internationales, a-t-il fait remarquer.
Et de souligner que plus de trois ans après le début de la pandémie de Covid-19, la communauté internationale fait face à un moment décisif qui appelle l’humanité à donner le meilleur pour répondre aux défis profonds et aux transformations successives relatives aux questions de sécurité alimentaire et énergétique, au changement climatique et à la perturbation des chaînes d’approvisionnement.
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Le diplomate a rappelé, dans ce sens, que le roi Mohammed VI a mis ces défis en avant dans le discours adressé à la 26ème session de la Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques à Edimbourg.
Dans ce discours, le Roi a indiqué que «dans la suite logique des rapports successifs sur le climat, une évidence s’impose désormais à tous: les scénarios les plus sombres brossent la réalité amère d’une humanité appelée à choisir entre la tentation périlleuse de s’abandonner à un laisser-aller autodestructeur et la volonté sincère et déterminée d’engager sans délai des dispositions pratiques et propres à induire un véritable changement du paradigme actuel qui s’est révélé inefficace», a relevé Hilale.
Le continent africain est le plus affecté par les répercussions de la situation économique difficile liée à la crise géopolitique que connaît le monde, a constaté le diplomate, notant que l’Afrique subit le plus grand fardeau en raison des prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie, d’où la nécessité de stimuler la recherche de solutions pratiques par le biais d’initiatives de développement intégré capables d’améliorer la capacité du continent à résister aux chocs économiques actuels et futurs.
A l’heure où certains voyaient dans cette crise une opportunité de reconstruire le système multilatéral sur de nouvelles bases, les évolutions géopolitiques ont modifié la scène internationale en raison de leur interconnexion avec des enjeux stratégiques et vitaux des populations mondiales, à savoir la santé, l’énergie, l’alimentation et la sécurité économique, a poursuivi Hilale.
Le Maroc considère que cette étape critique interpelle le Mouvement des non-alignés sur son rôle et sa capacité à formuler de nouvelles approches qui en feraient une plateforme d’action capable de relever les défis actuels et futurs, à la faveur de mécanismes qui profitent à tout un chacun, en particulier aux groupes vulnérables, a souligné le diplomate.
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Hilale a qualifié la tenue du premier sommet du Groupe de contact sur la Covid-19 d’acquis tangible pour le Mouvement des non-alignés, lequel démontre la capacité de ce dernier à s’adapter à l’émergence de nouveaux défis au début de ce siècle.
A cette occasion, le diplomate a exprimé ses remerciements et sa gratitude à la République d’Azerbaïdjan pour cette initiative, qui a abouti à des résultats concrets dans le suivi des besoins des pays du mouvement en matière de vaccins, de médicaments et d’autres fournitures médicales de base.
«La convocation de cette réunion constitue une opportunité pour formuler des approches horizontales capables de produire des solutions réalistes et pragmatiques aux crises de sécurité dans son concept global et d’élaborer une vision globale capable d’apporter les réponses nécessaires aux sérieux défis auxquels le monde fait face», a-t-il dit.
Les travaux du Sommet du groupe de contact du MNA se sont ouverts jeudi. La délégation marocaine, conduite par Hilale, comprend notamment, l’Ambassadeur du Maroc en Azerbaïdjan, Adil Embarch, le directeur des Nations unies et organisations internationales au ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Radouane El Husseini, et le secrétaire général du ministère de la Santé et de la protection Sociale, Abdelkrim Meziane Belfkih.
L’Azerbaïdjan assure la présidence tournante du MNA, une coalition composée de 120 pays et considérée comme le deuxième plus grand rassemblement d’États après les Nations unies. Le Maroc, quant à lui, figure parmi les fondateurs de cet organe, dont l’objectif est de défendre une nouvelle perspective dans les relations internationales fondée sur le renforcement de la solidarité, la synergie entre les États membres et l’intensification de leur coopération.