C’est le député néerlandais d’origine marocaine Achraf Bouali (Parti des libéraux démocrates) qui est derrière l’initiative. La 2e Chambre du Parlement des Pays-Bas a voté, hier mardi 27 juin, une motion poussant le gouvernement néerlandais à renforcer sa coopération, entendez aide au développement, avec le Maroc.
Concrètement, il s’agit de mettre "l’expertise" néerlandaise au service de secteurs sociaux comme la santé, le développement durable, les droits et des femmes et l’entrepreneuriat social dans «certaines parties du Maroc» où subsistent encore "des défis très importants de développement", lit-on dans cette motion, portée par un parti comptant 19 sièges et aujourd’hui en négociation pour former un gouvernement de coalition.
On l’aura compris, et au vu tant des événements d’Al Hoceima que la forte présence d’une communauté originaire du nord du Maroc aux Pays-Bas: c’est du Rif dont il est question.
Lire aussi : Extradition de Saïd Chaou: les autorités néerlandaises réagissent…mal
Si toute initiative de coopération est a priori la bienvenue, le choix du moment laisse nombre de questions sans réponses. D’autant que les autorités néerlandaises se sont avérées peu coopératives avec le Maroc sur d’autres registres. En témoigne le rappel par le Maroc de son ambassadeur à La Haye à cause du refus des Pays-Bas d’accéder à sa demande d’extradition d’un trafiquant de drogue marocain accusé également d’être un agitateur plaidant désormais pour l’indépendance du Rif.
Lire aussi : Qui est le trafiquant de drogue à l'origine de l'incident diplomatique entre Rabat et La Haye
Saïd Chaou fait l’objet de deux mandats d’arrêt pour "association de malfaiteurs" depuis 2010, et "trafic international de stupéfiants" depuis 2015. Cela n’a pas empêché les autorités néerlandaises de le laisser libre et de le garder aux Pays-Bas.
La réaction aussi laconique que négative de la part des autorités néerlandaises quant à la décision marocaine laisse dubitatif. Dans un communiqué conjoint publié ce dimanche, les ministères néerlandais des Affaires étrangères et de la Justice ont qualifié le point de vue marocain d’"incompréhensible et inutile" sans jamais expliquer leur refus. Entre un tel rejet et une réelle volonté d’aider, il y a quand même un grand fossé.