Le président du groupe istiqlalien à la chambre des Représentants, Noureddine Moudiane, aurait confié à ses collègues avoir informé le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, qu’il n’adopterait pas de style conciliateur lors de ses interventions au Parlement.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du vendredi 12 novembre, que le bouillonnant député de la majorité a conseillé aux membres de son groupe d’exprimer leur libre opinion lors de la discussion du projet de loi de Finances. Des propos qui ont surpris les parlementaires présents à cette réunion où l’on a remarqué l’absence de l’homme fort de l’Istiqlal, Hamdi Ould Errachid, ainsi que Khadija Zoumi, qui s’oppose à l’attitude de Noureddine Moudiane.
Ce dernier, un vieux routier du Parlement, s’est toujours distingué par son franc parler, voire par ses interventions sarcastiques. Aujourd’hui, même si son parti siège au gouvernement, il n’arrive pas à se départir de son caractère frondeur et continue à faire de la résistance au sein même de la majorité. Reconduit au poste de président du groupe istiqlalien, il n’a pas hésité à sortir les dossiers chauds qu’il avait tant ressasés quand son parti était dans l’opposition comme le Hirak du Rif, les enseignants contractuels et l’équité territoriale.
Le quotidien Al Akhbar rapporte que le chef du gouvernement Aziz Akhannouch a été agacé par les «sorties de route» de Moudiane lors du vote du programme gouvernemental. C’est ce qui a certainement provoqué la réunion des chefs des partis de la majorité, le 4 novembre, pour essayer d’unifier leur position et de remettre sur les rails certains députés qui font de la résistance.
Mais c’était sans compter sur l’intransigeance de l’inénarrable Noureddine Moudiane, qui persiste et signe. Moudiane répond à qui veut l’entendre qu’il a été élu par le peuple et qu’il continuera, toujours, à défendre les intérêts de la population que ce soit au sein de la majorité ou dans l’opposition.