La deuxième Chambre s’apprête à lancer une vaste opération de recrutement. Il est question d’engager pas moins de 240 cadres avec des contrats à durée déterminée. Ainsi, selon une proposition examinée par le bureau de la Chambre, chaque conseiller aura le droit de recruter deux adjoints de son choix pour un salaire mensuel de 5.000 DH, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 7 novembre.
Selon le quotidien qui cite des sources parlementaires, la proposition a été accueillie favorablement par tous les groupes parlementaires des partis, y compris celui du PJD, ainsi que par les représentants des syndicats et du patronat auprès du bureau de la Chambre. Les salaires des nouvelles recrues entreraient dans le cadre du budget de la Chambre. Toutefois, cette décision, quelque peu sensible, n’a pas encore été validée.
Les conseillers auront, en effet, à justifier cette mesure, sachant que la Chambre compte déjà un staff administratif très important: son effectif compte plus du double de celui des Conseillers, qui sont au nombre de 120.
De même, telle qu’elle a été énoncée, l’opération de recrutement de ces nouveaux cadres ne prévoit pas de conditions particulières pour les candidats aux postes. Les parlementaires peuvent, ainsi, recruter leurs proches ou des membres de leurs partis, abstraction faire de leurs compétences et leurs qualifications.
De plus, cette décision intervient au moment où la présidence de la Chambre vient d’acquérir un lot de 16 nouveaux véhicules, dont 12 voitures de luxe pour les membres du bureau, pour un montant de 7 millions de DH.
Le président de la Chambre a bien essayé de justifier l’opération, mettant en avant la vétusté du parc automobile de la Chambre, un parc de plus de dix ans d’âge dont l’entretien et la consommation en carburant coûteraient, selon une étude réalisée par la Chambre, bien plus que ce qu’a coûté l’opération de son renouvellement.
En effet, soutient le président de la Chambre qui cite les résultats de cette étude, la Chambre a dépensé quelque 6,8 millions de DH pour l’entretien de son parc automobile, entre 2009 et le 2 octobre 2015, date de l’élection de ses nouveaux membres.
De même, les frais de transport des délégations étrangères reçues par le Chambre dans le cadre de la diplomatie parlementaire s’élèvent à 6 millions de DH pour la même période.
Tout compte fait, l’opération d’acquisition des nouveaux véhicules est plus que justifiée. Mais le mal est fait et le président de la Chambre et, à travers lui, son parti, le PAM, sont déjà la cible d’une salve de critiques. On reproche, notamment, au président de la Chambre, de dépenser l’argent de l’institution dans des opérations farfelues, alors qu’il aurait dû prendre des décisions bien plus sérieuses, comme la ponction des salaires des Conseillers absentéistes.