Parlement: entre Ouahbi et Ouzzine, des histoires de chaussettes et de raclettes

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, et Mohamed Ouzzine, député du Mouvement populaire.

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, et Mohamed Ouzzine, député du Mouvement populaire. . DR

Revue de presseKiosque360. Le débat sur l’utilisation de la langue amazighe au Parlement a viré au clash, en début de semaine, entre le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, et le député du Mouvement Populaire, Mohamed Ouzzine. Au menu, joutes verbales et tirs à boulets rouges. Les détails dans cette revue de presse du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 15/12/2021 à 21h08

Lundi 13 décembre, la Chambre des représentants était le théâtre d’une vive polémique sur fond de chaussettes et de raclettes. En effet, un clash a éclaté entre le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, et le député du Mouvement Populaire (opposition), Mohamed Ouzzine. De quoi raviver les tensions à l’hémicycle, à peine deux mois après l’ouverture de la onzième législature.

Tout a commencé lorsque la députée du Mouvement Populaire, Zineb Amahroq, a interpellé le ministre de la Justice sur les mesures que son département allait prendre pour résoudre les problèmes des Marocains qui ne comprennent pas l’arabe dans les tribunaux, raconte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du 15 décembre. La question de la députée d’opposition, adressée à Abdellatif Ouahbi, était formulée en amazighe.

En remerciant la députée pour sa question, le ministre de la Justice lui a dit qu’il ne comprend que la langue amazighe de la région du Souss. Le maire de Taroudant a ainsi suggéré un recours au service des interprètes, à même de faciliter l’usage de la langue amazighe au Parlement.

Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir le député du Mouvement Populaire, Mohamed Ouzzine. L’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports considère ainsi que le recours aux services d’interprètes pour la langue officielle du pays est «une insulte au droit à l’identité et à la Constitution qui a été plébiscité par les Marocains».

Le député haraki ne s’est pas arrêté là. Il s’est permis de féliciter le ministre de la Justice, non sans ironie, d’avoir «ressenti la souffrance des Amazighs qui ne comprennent pas l’arabe». Et d’ajouter: «Je souhaite que mon ami et mon frère, le ministre Ouahbi, qui nous a fait savoir récemment qu’il connaît la couleur des chaussettes des Marocains, nous démontre aussi qu’il connaît la langue officielle de son pays».

Pour rappel, l’affaire des chaussettes avait défrayé la chronique début décembre, quand une discussion entre le directeur provincial du ministère de la Culture et Abdellatif Ouahbi avait été filmée à Taroudant, ville dont il préside le conseil communal. Alors que le premier semblait contester la présence du second à l’événement culturel, le ministre de la Justice lui rétorque: «quel est mon rôle ? C’est de m’occuper de la sûreté, des tribunaux, des enquêtes… Cela veut dire que toutes les institutions travaillent avec moi et que je connais même la couleur des chaussettes que tu portes».

Face au pic de Mohamed Ouzzine, la réaction d’Abdellatif Ouahbi ne s’est pas fait attendre. «Les tribunaux que nous allons construire pour les juges résidents seront robustes et bien bâtis et ne seront certainement pas inondés par la pluie». Vous l’avez compris, le ministre de la Justice fait référence au scandale de la raclette. Pour rappel, lors de la Coupe du monde des clubs, l’état de la pelouse du stade Moulay Abdellah est devenu déplorable suites aux averses qui se sont abattues sur la ville de Rabat. Pour chasser l’eau qui avait inondé la pelouse, les responsables du stade ont dû recourir à des raclettes. Ce qui a fait du Royaume la risée de la planète football. Un scandale qui avait coûté à Ouzzine son poste dans l’Exécutif. 

Par Khalil Rachdi
Le 15/12/2021 à 21h08