Parlement: appels pour auditer le budget de Benchamass

DR

Revue de presseKiosque360. Le parlementaire Abdelhak Hissane a accusé le bureau de la Chambre des conseillers de graves violations dans la gestion financière de cette institution. Il évoque la surfacturation des dépenses, l’octroi des marchés aux mêmes sociétés et l'utilisation "douteuse" des voitures de service.

Le 10/12/2018 à 21h22

Le parlementaire Abdelhak Hissane a accusé des responsables de la Chambre des conseillers de surfacturer les dépenses relatives au budget alloué aux groupes parlementaires. Le conseiller, qui n’a pas désigné la partie responsable des modifications des montants des factures, parle de «grave manipulation» nécessitant l’ouverture d’une enquête judiciaire. Il ajoute avoir reçu une correspondance de la direction de la Chambre des conseillers lui demandant de s’acquitter d’une créance qui a servi à couvrir les frais de «journées d’étude» organisées par son groupe parlementaire.

En analysant les comptes, révèle Hissane, il s’est avéré que quelqu’un avait gonflé les factures des repas servis pendant le déroulement de ces journées d’étude auxquelles ont participé 170 personnes. Le conseiller affirme qu’on a demandé au coordinateur du syndicat de payer 900 dirhams par personne pour un seul repas. Mais le traiteur a démenti avoir exigé cette somme, précisant que le repas avec café était de 336 dirhams par personne.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 11 décembre, que le traiteur a été on ne peut plus formel: «Certains ont procédé à la surfacturation de plus de 300% des dépenses de ces journées d’étude. On ne sait pas qui a signé les «bons à payer», ni qui a bénéficié de la somme surfacturée, ni encore combien de fois cette manipulation a eu lieu».

Au cours d’une séance de la commission financière consacrée au vote du budget de la Chambre des conseillers, Abdelhak Hissane a exprimé des doutes sur la manière dont ce budget était dépensé. Il a, pendant cette réunion houleuse qui a duré près de 5 heures, appelé à l’exécution du rapport établi par la «commission des 13» qui recommande l’audit du budget de la Chambre par la Cour des comptes.

Le même intervenant a rappelé que cette recommandation, qui avait été approuvée à l’unanimité par les membres de la commission, a été retirée du rapport pour éviter tout contrôle. Il s’est interrogé, en outre, sur les dépenses engagées pour payer les experts, les collaborateurs des parlementaires et la réalisation des études. Le syndicaliste de la CDT a par la suite critiqué la manière dont sont constituées les commissions d’enquête et accuse la direction de la Chambre de continuellement chercher à retarder leurs travaux. Pis encore, ajoute le conseiller, la direction attend souvent les vacances d’été pour donner son feu vert et se retrouve ainsi acculée à effectuer des audits dans un temps record.

Des sources de la commission des 13 ont révélé au quotidien Assabah l’existence de plusieurs dysfonctionnements et violations dans la gestion de la Chambre des conseillers. Le rapport signale qu’une société a «réussi» à réaliser toutes les transactions de la Chambre des conseillers. Le bureau de cette dernière a signé des accords avec une seule société de traduction et en a chargé une autre de lui fournir des appareils électroniques.Le président du groupe parlementaire istiqlalien a critiqué, comme son collègue Hissane, l’utilisation des voitures de service par les seuls membres du bureau. Abdeslam lebbar les a même accusés d'utiliser ces voitures pour se rendre dans des lieux «douteux» et de les prêter à des personnes étrangères à la Chambre, dont certaines ont eu des accidents de la circulation.

Par Hassan Benadad
Le 10/12/2018 à 21h22