Le ministère espagnol de la Défense vient de prendre une décision pour le moins discriminatoire à l'encontre des soldats d’origine marocaine. En effet, des militaires en poste dans le préside occupé de Sebta se sont vu refuser le droit de participer à un détachement espagnol devant faire partie d’une mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 2 septembre.
Selon le journal, qui cite des sources proches du dossier à Sebta, le ministère a dernièrement lancé un appel à candidature pour faire partie de cet important détachement de l’Espagne dans la mission onusienne. Une centaine de postes ont été réservés pour le préside occupé et les demandes n’ont pas tardé à affluer sur le bureau des services concernés. Selon les mêmes sources, un nombre important de soldats d’origine marocaine, que l’armée espagnole désigne comme «soldats musulmans», s’est présenté pour cette mission. Mais les services de l’armée n’ont retenu qu’un seul candidat. Cette décision n’a pas manqué de surprendre les candidats non retenus qui pensaient pourtant avoir les atouts nécessaires pour établir plus facilitement le contact avec les habitants.
L’armée ne l’a donc pas vu sous cet angle, note le journal qui avance, comme éventuelle cause de cette discrimination, la crainte du ministère de la Défense de voir ces soldats se radicaliser et résister aux ordres de leurs supérieurs lors des opérations militaires contre les groupes terroristes qui pullulent dans la région.
Le journal parle même d’une véritable politique européenne visant à écarter les soldats d’origine musulmane enrôlés dans les rangs de leurs armées, à chaque fois qu’il est question d’opérations militaires en terres musulmanes. L’expérience de l’Irak, au début des années 2000, a montré, assurent les sources citées par le journal, l’inefficacité de la participation des soldat musulmans que comptent les armées françaises et espagnoles dans ces opérations.
Autre motif: la peur, au sein même des détachements militaires, d'attentats perpétrés par des soldats musulmans contre leurs propres compagnons d’armes, comme cela est déjà arrivé en Afghanistan.
Il faut dire que la question de la discrimination des soldats d’origine marocaine incorporés dans l’armée espagnole ne date pas d’aujourd’hui. L’armée du voisin ibérique n’hésite pas à remplacer, à chaque fois qu’elle en a l’occasion, les soldats d’origine marocaine initialement affectés dans des zones sensibles, notamment à Sebta et Melilia, par des Sud-américains. Ceci car l'armée espagnole, sans le reconnaître ouvertement, doute de la loyauté de ses soldats lorsqu’ils se revendiquent musulmans. Et ce, alors même qu’ils représentent, selon des statistiques publiées dans les médias, plus de 25% des effectifs basés dans les deux présides occupés.









