OCDE: une recette pour sauver l’enseignement public

DR

Revue de presseKiosque360. L’OCDE vient de publier un rapport sur la révision du système d’évaluation de l’éducation au Maroc.

Le 22/07/2018 à 21h11

Le ministère de l’éducation nationale s’oriente vers l’interdiction du redoublement des deux premières années du primaire, tout en consolidant le soutien scolaire aux élèves. Des enquêtes ont, en effet, révélé que les plus hauts taux de redoublement sont enregistrés au cours de la première et deuxième année primaire, la troisième année secondaire et la deuxième année baccalauréat.

Un constat qui a été confirmé par le rapport publié, récemment, par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), rapport relatif à «L’analyse du cadre d’évaluation de l’éducation au Maroc». Une étude qui a été réalisée, sur une période de trois ans, en collaboration avec le ministère de l’Education nationale et l’OCDE. Ledit rapport fournit plusieurs recommandations, dont celle rendant obligatoire le programme national de l’évaluation des connaissances des apprenants de la première à la quatrième année primaire. Et ce dans le but de détecter précocement les élèves enclins au décrochage scolaire, afin de leur fournir le soutien nécessaire pour continuer leurs études.

Selon Al Massae, dans son édition du lundi 23 juillet, le rapport incite les responsables de l’enseignement à garantir la qualité et l’éthique pour les examens du brevet et du baccalauréat, tant au niveau central que local. Pour ce faire, il est indispensable de procéder à une expérimentation de ces examens avant de les mettre en pratique pour évaluer les apprentis. Le rapport incite aussi à remplacer le certificat d’études primaire par une évaluation normalisée des apprentissages, sans que cette dernière n’entraîne de conséquences pour les élèves.

En ce qui concerne le système d’évaluation des enseignants, il est recommandé d’établir un cadre juridique fondé sur des critères professionnels relatifs aux méthodes d’enseignement et d’apprentissage. Du coup, il est prôné deux approches différentes de cette évaluation. La première tourne autour de l’école et du développement professionnel des enseignants ; la deuxième, gérée par des inspecteurs externes, consiste à gérer et motiver les compétences.

Le rapport appelle, aussi, à développer une stratégie garantissant aux enseignants contractuels l’obtention d’un certificat d’aptitude professionnel cinq ans après leur entrée en service. L’évaluation de ces derniers devrait se faire dans les deux ans qui suivent leur embauche à chaque renouvellement de leur contrat, à l’instar des enseignants stagiaires. Ce faisant, la promotion systématique selon l’ancienneté de l’enseignant sera annulée. La procédure sera plus rigoureuse dans le recrutement et la certification des enseignants.

Le rapport conseille de faire des recommandations claires aux établissements scolaires pour faire leur auto-évaluation. Les responsables de ces écoles devront développer leurs outils de travail selon des indicateurs et des normes à même de permettre aux inspecteurs de contrôler la qualité de l’enseignement et des apprentissages en classe.

Le rapport prône le développement du système d’évaluation éducatif à travers l’élaboration des rapports nationaux, pour analyser les résultats des études internationales sur l’enseignement au Maroc. Il est recommandé, aussi, de publier un rapport annuel ou biannuel sur la situation du système éducatif et d’élaborer une stratégie qui fixe des objectifs chiffrés pour son développement à moyen terme et coïncide avec la périodicité de la loi des finances. Il en est de même pour les académies qui devront établir leur programme au niveau régional et faire le suivi de sa réalisation. Le rapport met l’accent sur la mise en œuvre d’un cadre de référence fixant les niveaux d’étude à évaluer, en donnant la priorité au développement de l’évaluation régulière des apprentissages au cours des premières années du primaire.

Par Samir Hilmi
Le 22/07/2018 à 21h11