Nouveau modèle de développement: le Roi trace le sillon...

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Dans son discours commémoratif du 66e anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple, le roi Mohammed VI a clairement défini les contours du nouveau modèle de développement, qui sera le moteur d’un décollage tout azimut basé sur l’équité territoriale et sociale. Décryptage.

Le 21/08/2019 à 09h40

Les contours du nouveau modèle de développement se précisent. Dix-huit jours après avoir annoncé, à l’occasion du dernier Discours du Trône (29 juillet 2019), la mise en place d’une commission spéciale pour l’élaboration de ce nouveau modèle de développement, enjeu majeur de la prochaine rentrée politique, le Roi Mohammed VI a clairement défini ce soir, dans son discours commémoratif du 66e anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple, les contours et les enjeux de ce chantier national majeur.

Remarquons en passant, que le Roi a annoncé l’avènement, via ce nouveau chantier stratégique, d’un «nouveau contrat social». Le Souverain annonce d’emblée la couleur en insistant ainsi sur la nécessité de mettre le bien-être du citoyen au coeur de ce nouveau modèle de développement. Précision de taille: il ne sera pas tant question de rupture que de redressement des dysfonctionnements ayant entaché le précédent modèle, avec ce que cela comporte de disparités sociales et territoriales.

Le Roi, qui a toujours insisté sur la mise en oeuvre du projet de régionalisation avancée, revient à la charge en se demandant pourquoi le traitement des affaires des citoyens continue de se faire (encore et toujours!) au niveau de l’administration centrale, à Rabat. Il est ainsi bien clair que la question est dans le retard accusé par l’Exécutif dans la mise en oeuvre de ce chantier crucial de la régionalisation avancée.

Autre disparité criante à laquelle le gouvernement doit s’attaquer, sans tarder, celle qui concerne le monde rural, sachant que 50 milliards de dirhams avaient été débloqués depuis 2016 pour la mise à niveau du monde rural. L’effort consenti en amont pour redynamiser le milieu rural, autant que les périphéries des agglomérations urbaines, suffirait-il à lui seul pour «gommer» ces disparités sociales? Le Souverain a été on ne peut plus clair pour préciser que le secteur privé est appelé à inscrire ses efforts dans le processus de mise à niveau du monde rural, via un investissement conséquent notamment dans les terres collectives (Soulalyates) qui seront mobilisées par l’État.

Autre problématique évoquée par le Roi, et non des moindres: les disparités sociales, qui sont aussi la conséquence directe des disparités territoriales. La solution à cette problématique passe nécessairement par la promotion de la Formation professionnelle. Il serait en effet naïf de penser que l’obtention du baccalauréat, ou d’un quelconque diplôme universitaire, serait suffisant pour décrocher le fameux sésame. Le rôle de la Formation professionnelle n’est plus à démontrer, pas plus d'ailleurs que les perspectives prometteuses qu'ouvre ce chantier majeur initié en 2019 par le Souverain: «Les Cités des métiers et des compétences».

L’objectif escompté de ce nouveau chantier fondamental: l’alimentation en main-d’oeuvre qualifiée des nouveaux métiers implantés à travers le royaume (automobile, aéronautique, métiers d’hôtellerie, etc.).

Autant de niches à forte valeur ajoutée que l'Exécutif est désormais appelé à investir intensément pour réduire les disparités sociales. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 21/08/2019 à 09h40