Déplacement houleux pour Nabil Benabdellah. Ce lundi 28 mars, le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS) était attendu à Fès dans le cadre de la caravane de la formation du livre, qui sillonne le Maroc avant son congrès électif prévu dans le courant de cette année. Sauf que l’arrivée de l’ancien ministre de l’Habitat dans la capitale spirituelle du Royaume n’a pas fait que des heureux.
Dans sa livraison du 30 mars, le quotidien Al Akhbar rapporte que Nabil Benabdellah a été chassé de Fès. Avant le début de la rencontre prévue dans le siège de la Chambre de commerce et d’industrie de la ville, des dizaines de membres affiliés au mouvement réformateur au sein du parti ont afflué pour protester contre l’éventuel quatrième mandat de l’ancien ministre à la tête du parti d’opposition.
Menés par Azzedine Amarti, membre du bureau politique du PPS, des dizaines de sympathisants du mouvement réformateur, dont plusieurs membres du Conseil national de la formation socialiste, se sont donné rendez-vous au siège de la Chambre de commerce et d’industrie de Fès. Ensemble, ils ont clamé plusieurs slogans dénonçant leur exclusion. Les frondeurs ont également déploré le fait de ne pas être au rendez-vous partisan.
Censée accueillir un meeting politique, la Chambre de commerce et d’industrie de Fès est devenue, dans ce contexte, le théâtre d’une confrontation entre les partisans du mouvement réformateur et les défenseurs du secrétaire général, Nabil Benabdellah. Une situation qui a poussé ce dernier à fuir la salle par la porte de derrière, vers un hôtel luxueux de la ville où il a improvisé une petite réunion avec quelques dirigeants du parti venus de Rabat.
D’après le quotidien, le mouvement réformateur au sein du parti du PPS, plus connu sous le nom de "Nous continuerons le chemin", a publié un communiqué avant le début de la rencontre. Les camarades d'Azzedine Amarti y accusent Nabil Benabdellah de vouloir s"emparer du parti et s’en servir pour réaliser ses ambitions personnelles. Le tout, "à l’encontre de la volonté des camarades", précise le document rapporté par Al Akhbar.
Les frondeurs reprochent également à Nabil Benabdellah de vouloir donner l’impression qu’aucun membre du PPS n’est capable d’assumer la responsabilité de présider aux destinées du parti dans la prochaine période. Face à ce constat, les réformateurs annoncent qu’ils continueront de défendre la démocratie et l’héritage militant progressiste que le secrétaire général sortant souhaite enterrer, soutiennent-ils.