Nominations aux hautes fonctions: au Parlement, le PAM fait cavalier seul

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Revue de presseKiosque360. La proposition du PAM réclamant une commission d’enquête sur les nominations à des postes à haute responsabilité a été rejetée par tous les groupes parlementaires et même par l’Istiqlal, qui avait pourtant déposé une motion similaire.

Le 21/08/2019 à 21h18

Selon des sources autorisées, les groupes parlementaires ont refusé de signer une motion du PAM réclamant la constitution d’une commission d’enquête sur les nominations aux hauts postes à responsabilité. Les mêmes sources indiquent que la Chambre des représentants a enterré la proposition du parti du Tracteur, lorsqu’elle a été rejetée par tous les groupes parlementaires, y compris celui de l’Istiqlal, qui pointe dans l’opposition. Pourtant, ce dernier avait déposé une proposition de loi similaire pour mettre fin à la «rente partisane». 

Le projet de loi, présenté à la commission de la Justice et des droits de l’Homme, met l’accent sur la nécessité d’effectuer un changement radical dans les conditions de recrutement. La proposition préconise notamment le recours aux concours au lieu des échanges de bons procédés entre les partis. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du jeudi 22 août, que les groupes parlementaires se sont opposés à cette proposition de peur de déclencher des «règlements de comptes entres les partis».

Le PAM avait déposé cette motion au mois de décembre 2018 pour la mise en place de cette commission d’enquête. L’ex-président du groupe du parti du Tracteur à la Chambre des représentants, Mohamed Chrourou, avait alors justifié cette initiative en affirmant que «le gouvernement avait procédé à plus de 1.000 nominations à des postes de hautes fonctions. Celles-ci ont été marquées par le principe d’échange de cadeaux entre les composantes de la coalition gouvernementale. La plupart des personnes nommées à de hautes fonctions sont politisées et appartiennent à l’un des partis de la coalition».

Déjà à l’époque, tous les groupes parlementaires avaient rejeté cette proposition, y compris le parti de l’Istiqlal pourtant listé dans l’opposition avec le PAM. D’ailleurs, même si les deux partis s’étaient mis d’accord, ils n’auraient jamais eu la majorité des voix si la proposition avait été soumise au vote. La plupart des députés ont qualifié cette initiative de «coup médiatique», d’autres ont estimé que cette commission d’enquête pourrait se retourner contre son instigateur: «les résultats de cette enquête pourraient s’avérer négatifs pour le PAM, car un certain nombre de hauts responsables nommés ces dernières années sont issus de cette formation », avait déclaré un député du PJD.

Par Hassan Benadad
Le 21/08/2019 à 21h18