Après les critiques acerbes proférées à l’encontre du gouvernement à propos de la répartition des postes de responsabilité entre les partis de la majorité, le parti de l’Istiqlal a déposé une proposition de loi sur ce sujet. Ce texte a été soumis par la chambre des représentants à la commission de la justice, de la législation et des droits de l’homme. Il prévoit un changement radical dans les conditions de sélection et de détermination des compétences loin de «tout échange de bons procédés entre les partis». Cette proposition de loi défendue par les députés Noureddine Mediane et Lahcen Haddad du groupe istiqlalien vise à mettre fin au système de la «rente politique» en matière de nomination aux postes à haute responsabilité.
Elle préconise le recours à un concours afin d’«instaurer le principe de la compétence, du mérite et de l’efficacité pour couper court avec les pratiques clientélistes». Le conseiller istiqlalien, Rahal El Mekkaoui, avait affirmé que 90 à 95% des nominations à des postes à responsabilités ont été décidées sur la base du «clientélisme et de l’adhésion partisane». Le dirigeant istiqlalien a souligné que les nominations sont dominées par la logique du «choix d’un proche qui s’adapte facilement au système en vigueur...».
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du lundi 19 août, que Rahal El Mekkaoui a indiqué que «l’administration connaît d’innombrables problèmes à cause justement des dysfonctionnements enregistrés dans les nominations dans des postes à haute responsabilité». Et le conseiller istiqlalien de préciser que la loi organique relative à la nomination aux fonctions supérieures donne le droit au chef du gouvernement de désigner les titulaires de 1100 à 1150 postes à responsabilités.
El Mekkaoui précise que toute l’administration a été touchée par ce changement puisqu’au jour d’aujourd’hui, 1050 postes ont été attribués à de nouveaux responsables. Autant dire, ajoute le même intervenant, que la façon avec laquelle s’opèrent ces nominations fait fi de toutes les dispositions constitutionnelles relatives à l’égalité des chances, à la compétence et à l’amélioration de la gestion de l’administration publique. C’est dire qu’il faut impérativement adopter les principes de la transparence et de la probité dans les nominations à des postes à hautes responsabilité, conclut Rahal Mekkaoui.