Cela va de mal en pis chez les harakis où les choses évoluent à une vitesse hallucinante depuis l’éviction de Mohamed Ouzzine après le scandale du Complexe sportif Moulay Abdellah. Ceux des détracteurs du secrétaire général Mohand Laenser, regroupés au sein du «Mouvement réformateur», ont adressé un appel à Mahjoubi Aherdane, fondateur du parti, pour intervenir et aider à redresser la situation. Comme l’écrit Al Akhbar, dans son édition de ce jeudi 19 février, le leader historique du Mouvement populaire a été saisi via une lettre pour intervenir et aider à maintenir l’unité de cette formation politique. Les auteurs de la lettre, en même temps membres du «Mouvement réformateur», ont demandé à Mahjoubi Aherdane de recourir à l’article 43 qui l’autorise, en tant que «père spirituel» de la Haraka, à intervenir pour le bien du parti, son unité et son rayonnement.
Mahjoubi en arbitre
Cet appel à Mahjoubi Aherdane est accompagné d’une analyse critique de la situation du parti. Une formation, selon les signataires, qui souffre de graves dysfonctionnements organisationnels et éthiques vu la mainmise du secrétaire général et de son cercle restreint réuni autour de Halima Assali, la «dame de fer» du MP. La missive adressée au fondateur du MP, avec Feu abdelkrim Khatib, arrive au moment où l’ultimatum du «Mouvement réformateur» à Mohand Laenser a expiré. Le 5 février, en effet, un groupe de cadres, dont trois anciens ministres harakis ainsi que des députés, avaient laissé au S.G du MP un délai de 10 jours pour les rencontrer et trouver une solution aux problèmes qu’ils avaient soulevés. Aujourd’hui, en plus de l’appel aux bons offices de Mahjoubi Aherdane, ils menacent carrément de créer un nouveau parti. Ils se fixent même la fin de ce mois pour passer à l’acte au cas où l’appel au secours adressé au fondateur de la Haraka resterait sans réponse.
La malédiction des scissionsActuellement, la scène politique nationale vit de nouveau au rythme des scissions et autres dissensions au sein des formations politiques. Simple hasard de calendrier, ce samedi 21 février, les membres du courant «Ouverture et démocratie» (hostile à Driss Lachgar, premier secrétaire de l’USFP) se donnent rendez-vous à Casablanca pour l’annonce de la création d’un nouveau parti politique. Une option qui a été retenue en fin de compte puisque celle qui prévoyait un ralliement (résurrection) de l’UNFP (Union nationale des forces populaires, ancêtre de l’USFP) a été mise de côté. Aujourd’hui, c’est au tour de Mohand Laenser et du MP de passer par la même épreuve des scissions alors qu’ils croyaient que cela faisait partie du passé depuis le congrès qui a réunifié la famille harakie en mars 2006.